Depuis ce lundi 11 décembre 2017, le Complexe Scolaire International Bahar (CSIB), autrefois appelé le Complexe Scolaire International Tchado-Turc (CSITT), est sous tutelle du ministère de l’Éducation nationale. La décision de sa mise sous tutelle a été prise le 8 décembre 2017.

Par un arrêté n°474/PR/PM/MENPC/SEENPC/SG/DGEF/DIEP/2017, du 8 décembre 2017, le ministre de l’Éducation Nationale et de la Promotion Civique, M. Ahmat Khazali Acyl, annonce la suspension provisoire de l’École Tchado-Turque (primaire et secondaire), fondée par l’association turque BASKENT, muée en Complexe Scolaire International Tchado-Turc, dénommée actuellement Complexe Scolaire International Bahar. Et le même jour, conformément à cet arrêté, par une décision n°125-PR-PM-MENPC-SEENPC-SG-DGEF-2017, le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, M. Laurent Dihoulné, nomme M. Lol Ali Choua, directeur de l’Enseignement privé, comme directeur général intérimaire de l’ex Complexe Scolaire International Tchado-Turc (devenu CSIB), à la tête d’une équipe provisoire de gestion de l’établissement pour assurer dit-on la continuité de l’éducation au profit des enfants.

Ce lundi matin, les parents sont inquiets, les élèves sont désemparés. L’ambiance est confuse dans cette école où régnait une ambiance cordiale. Dans les colonnes du journal Le Progrès,  M. Laurent Dihoulné, secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale a précisé que, la suspension reste provisoire et les activités pédagogiques se poursuivent, sous cette administration provisoire, dirigée par le directeur de l’Enseignement privé. Malgré cette assurance, les parents d’élèves restent perturbés. Beaucoup annoncent déjà le retrait de leurs enfants de cette école, si ce n’est pas les anciens dirigeants. Le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale a justifié la décision du gouvernement tchadien par une saisine de l’État turc que l’association BASKENT, qui a eu l’autorisation de créer l’école au Tchad, n’existe plus en Turquie.

Des tentatives pour avoir plus des explications auprès des anciens fondateurs ont été vaines. L’un des dirigeants de nationalité tchadienne rapporté par le quotidien Le Progrès indique que : «Nous respectons la décision du ministère de l’Éducation nationale. Pour le moment, nous préférons ne pas faire de commentaire. Tout ce qu’on peut vous dire c’est que l’école est construite par la société privée Bahar pour offrir un cadre idéal d’apprentissage aux enfants tchadiens. Si, aujourd’hui, l’État tchadien estime mieux de la reprendre, on n’y peut rien. Sauf que ce bâtiment reste une propriété privée».

En effet, au Tchad, l’école Tchado-turque a ouvert ses portes sous cette appellation, avant de devenir Complexe Scolaire International Tchado-Turc (CSITT), dans un bâtiment privé, au quartier Bololo, puis à Klémat, dans le 2e arrondissement municipal. Chemin faisant, avec l’appui de donateurs, dont le Tchad, la société Bahar construit un premier grand bâtiment à Diguel Est, réservé à la section garçon, sur un terrain attribué par l’État tchadien. Ensuite, l’école érige un autre bâtiment, au quartier Klémat, qui abrite le primaire, le jardin d’enfants et la section des filles, toujours, sur un terrain attribué à la société Bahar par l’État. Le complexe est alors désigné par le ministère de l’Éducation nationale comme le meilleur établissement au Tchad offrant un cadre idéal d’apprentissage. En 2016, le CSITT devient alors le Complexe Scolaire International Bahar (CSIB), pour éviter des confusions d’appartenance à l’Etat Turc.