Alors que les élèves du secteur public sont contraints de prolonger les vacances pour cause de grève, le chef du département de l’Education, Aboubakar Assidick Tchoroma s’est livré à une promenade dans les établissements publics ce 15 octobre.  Cette vadrouille sachant à l’avance qu’il allait trouver des établissements vides, plonge tous les acteurs de l’éducation, élèves et parents d’élèves dans de questionnements interminables. De qui se moque t’on? 

S’enquérir de l’effectivité de la rentrée scolaire et de l’évolution des cours, tel est le mobile de cette visite dans les lycées Félix Eboué, lycée technique commercial, lycée de Gassi, lycée de Diguel et le lycée de la Liberté. Soit c’est de la pure ironie ou le ministre aimerait qu’on le lui rappelle que le secteur public est en grève depuis mai 2018. Faut-il aussi lui rafraîchir la mémoire en lui rappelant qu’il était contraint de lancer officiellement la rentrée des classes dans un établissement privé alors que ça devrait se faire dans un établissement public. En allant se balader dans la cour de ces différentes écoles vides, Aboubakar Assidick Tchoroma a pris un risque. Si seulement il a  croisé dans sa promenade les élèves tels que ceux du lycée Eboué ou de Diguel, il l’aurait appris à ses dépens. Fort heureusement pour lui, il échappe au scénario Mackaye. Au lieu de constater l’état d’avancement des cours, c’est plutôt l’état avancé de délabrement des salles de classe et des cours de récréation que le ministre est allé faire l’état des lieux. A se demander qui est-ce qui le conseille ?

Ce que devrait faire de mieux monsieur le ministre

Le ministre aurait mieux fait de convoquer les chefs d’établissements publics à son cabinet pour faire la mise au point, disons que cela lui aurait évité cette bévue. Pour couronner le tout, malgré cette sortie maladroite et devant un bilan néant, puisque les salles de classe sont bien vides, monsieur Tchoroma s’est livré à du chantage. Ouverture d’une feuille de présence dans tous les établissements pour le pointage des enseignants. Rassurez-nous, c’est du bluff? Monsieur le ministre a encore raté une bonne occasion de se taire. Il devait à ce niveau comprendre la gravité de la grève et partant de là appeler les syndicats à l’ouverture de franches discussions. Une feuille de présence, c’est bien beau mais ce qui urge pour le moment c’est la levée de la grève.