Après la lenteur dans la prise en charge des patients dans les structures sanitaires, le dossier sur la santé porte aujourd’hui sur le comportement des médecins qui consiste à orienter les malades dans leurs cliniques.

Cette fois-ci, il n’est pas question des médicaments qui sont détournés en direction des cliniques ou pharmacies privées. Mais plutôt, il s’agit d’un sujet sur le comportement des médecins propriétaires des cliniques qui désertent leurs lieux de services publics afin de gérer leurs structures personnelles. Certains patients venus bénéficier des soins à moindre coût des hôpitaux publics sont contraints de suivre ces médecins dans leurs structures privées.

Des patients tchadiens en général et n’djamenois en particulier sont confrontés à d’énormes difficultés d’accès aux soins médicaux dans les centres hospitaliers de l’Etat. Loin des produits détournés pour des fins personnelles, des médecins tchadiens ont instauré un système qui consiste à orienter les patients dans les cliniques pour certains examens ou traitements. Ces structures ne sont rien que les leurs.

Tout commence par l’indisponibilité du médecin spécialiste en question dans son lieu de service public où l’Etat l’a confié. Rendez-vous sur rendez-vous, les spécialistes en soins sont souvent trop occupés pour recevoir un malade soit faire un suivi du patient. Certains patients affirment avoir pendant deux mois à suivre un médecin spécialisé pour certains soins au sein d’un hôpital public de la place. D’autres ayant les moyens financiers sont contraints de les suivre dans leurs cliniques ou effectuer une évacuation sanitaire à l’étranger pour se soigner.

Ce phénomène s’est très implanté dans les hôpitaux publics, des cas et des constats ont été enregistrés depuis belle lurette. Certains patients n’ayant pas les moyens pour se soigner dans ces cliniques dites prestigieuses finissent par succomber de leurs maladies qui malheureusement pourront être soigné.

Victime de cette pratique des habilités de la santé humaine, Ernestine, une femme âgée de la quarantaine confie avoir fait des va-et-vient pendant plus de trois mois pour voir un médecin parce qu’elle souffrait d’une maladie cardio-vasculaire. Et le médecin en charge des soins de cette maladie serait toujours occupé et il faut le suivre dans sa clinique privée pour être soigné.  

Ce comportement, le chef de l’Etat, Idriss Déby Itno l’a déploré dans son discours lors de la présentation officielle des nouveaux médecins venus de Cuba. Il a averti à ces jeunes médecins de ne pas copier les pratiques de leurs ainés médecins. D’où l’accent a été mis sur le détournement des médicaments et appareils médicaux vers les cliniques et pharmacies privées de ces médecins.

Il est à constater que ces personnes qui se sont données pour vocation de sauver des vies humaines, s’adonnnent à une pratique qui n’honore ni l’engagement ni le métier en question. L’ambition de devenir riche aurait-elle le dessus du métier du corps soignant ? Telle est la question qui revient dans l’esprit de ces patients abandonnés à leurs tristes sorts.