Depuis 2016, le gouvernement tchadien, pour contenir la crise économique, a pris des mesures dites d’austérité. Ces mesures qui affectent durement les ménages tchadiens ont des répercussions sur la vie des étudiants tchadiens de la diaspora. Une situation qui, pour la plupart, les renvoie au bercail soit les mains bredouilles, soit les pousse à se livrer à des pratiques malsaines.

Le Tchad traverse de nombreuses crises dont celles liées à l’éducation. Hormis l’insuffisance des infrastructures, les conditions d’études au niveau de l’enseignement supérieur découragent plus d’un étudiant au pays de Toumaï. Certains d’étudiants tchadiens plient bagages et s’envolent à la recherche d’un Eldorado intellectuel. Ces derniers se retrouvent dans plusieurs pays frontaliers au Tchad. Le Cameroun est le pays absorbant le plus d’étudiants tchadiens. Parmi ces immigrés estudiantins, beaucoup vivent à la bourse des parents.

Depuis l’avènement des mesures d’austérités prises par le gouvernement afin de « résoudre la crise économique que vit le Tchad », le visage de cette aventure estudiantine change. Les conditions de vie de ces étudiants ont aussi changé. La raison, la majorité ont des parents qui travaillent à la fonction publique. Entre les cours polycopiés et les factures d’électricité non payées, le loyer non versé entre autres, l’on peut dresser une situation pitoyable qui conduit de fois au dérapage d’une grande partie des étudiants.

Selon Haroun, étudiant tchadien vivant à Yaoundé, la situation que vivent les Tchadiens ne permet guère de suivre les cours en toute tranquillité. Il est pour lui d’ajouter que cela les pousse parfois à se lancer dans des choses peu orthodoxes. Un avis que partage Hortance, étudiante en Génie civil vivant à Ouagadougou. « On voit que la galère peut amener certaines personnes à se prostituer afin de poursuivre les études », confie-t-elle.

L’on constate dans certaines cités où vivent majoritairement les Tchadiens que, les études qui autrefois étaient une priorité ne le sont plus. Hormis la prostitution, le vol et l’escroquerie ne sont pas écartés.

Cette situation amène les étudiants à se livrer à la prostitution pour les uns et au concubinage pour les autres. Tout de même, « je ne peux pas croire qu’un garçon se fasse casser les fesses au nom de ce que ses parents ont du mal à lui trouver l’argent qu’il veut » s’exclame un étudiant tchadien vivant à Niamey.

Pour Hassan, il est temps que la situation se règle afin de remettre les étudiants aux rails. « Il faut que le gouvernement arrête de mettre la vie des générations futures en jeu », conclut ce dernier. Le noir, les étudiants tchadiens le broient à l’intérieur tout comme à l’extérieur de leur pays. La situation n’est pas du tout rose pour ces futurs cadres.