Le Tchad s’est doté d’une Stratégie nationale de Mécanisation agricole. Le document a validé lors de l’atelier organisé par le ministère de la production, de l’irrigation et des équipements agricoles conjointement avec son partenaire technique, la FAO.  

C’est un document qui a été produit à partir d’une expertise nationale avec le soutien des personnes ressources qui sont venues de l’extérieur. Cette stratégie a pour principal objectif de créer un environnement favorable pour le développement de la mécanisation agricole de manière à assurer un approvisionnement durable en matière d’équipement rural susceptible de répondre au besoin des paysans en tenant compte de la durabilité économique et écologique. Ce projet a été mené sur la base des orientations en matière d’intensification agricole et en s’appuyant sur le rôle que peut jouer la mécanisation dans l’amélioration de la production et de la productivité agricole.

Les piliers sur lesquels repose cette stratégie notamment l’amélioration des pratiques agricoles à travers une mécanisation adaptée au contexte du pays,  l’amélioration de l’accès des matériels agricoles au profit des producteurs ainsi que le renforcement du rôle système privé constituent ainsi des aspects importants dans l’approvisionnement des matériels agricoles. La stratégie nationale qui a été élaborée propose un horizon temporel en trois phases d’ici 2030. La première de cinq ans et les deux dernières de trois ans. De cette manière, la stratégie contribuera à la création de cet environnement favorable au développement de la mécanisation agricole du pays de manière à apporter des réponses aux contraintes inhérentes au développement de la chaîne, d’approvisionnement des matériels agricoles, de la demande dans le secteur au renforcement  des institutions liées à la mécanisation agricole.

Durant les deux jours qu’a duré l’atelier, les participants composés d’experts, consultants, acteurs du monde rural, ont analysé et amendé la stratégie nationale de Mécanisation agricole ainsi que sur l’analyse de la situation actuelle de la mécanisation de l’agriculture. Dans la synthèse de leurs travaux, des recommandations allant de la défiscalisation des intrants à la rétrocession des tracteurs et l’accès aux terres ont été faites.

Au Tchad, le secteur agricole occupe une place importante dans le développement de l’économie nationale. Cependant, le développement de ce secteur est entravé des contraintes d’ordre naturel, technique, institutionnel et financier. A ces contraintes s’ajoutent  la faiblesse des moyens de production et par conséquent de la productivité du travail par unité de superficie. Pourtant le Tchad dispose  de potentiels agricoles non négligeables en matière de disponibilité de terres cultivables. Sur les 39 millions d’hectares cultivables, 5% seulement de ces surfaces sont mises en exploitation.

La République du Tchad a entrepris un vaste chantier de développement de la mécanisation du secteur agricole notamment avec la création d’une unité de montage des tracteurs. Cette volonté de faire de la mécanisation du secteur agricole, un levier pour le développement économique du pays est salutaire. Mais il faut le rappeler, la mécanisation agricole au Tchad a démarré en 1943 avec l’utilisation de la culture attelée dans les stations agronomiques de l’institut de recherche cotonnière du Tchad (IRCT) qui œuvrait pour la recherche agronomique au Tchad. L’avènement de l’ONDR en 1965 a permis de vulgariser la charrue de type BP4 dans le Sud du pays où la culture du coton était le fer de lance de l’économie. C’est seulement dans les années 2000 grâce à la coopération indienne que le Tchad a reçu les premiers tracteurs en grand nombre et c’est en 2009 que l’usine de montage a ouvert ses portes. En plus de l’allègement des taches, un autre avantage important à relever est que la mécanisation entraîne le développement d’autres secteurs notamment celui de l’industrie. Elle crée aussi pour les ruraux souhaitant se reconvertir dans des emplois variés tels que les fabricants, les vendeurs. Tel que décrit, la mécanisation agricole n’est pas simplement une activité isolée. Elle interagit. La modernisation de l’agriculture tchadienne par l’intensification de la mécanisation, des moyens de production, constitue une alternative aux faiblesses ci-haut citées et une réponse du gouvernement exprimé à travers les objectifs du plan de développement 2017-2020. C’est dans ce cadre que le ministère de la production, de l’irrigation et des équipements agricoles a décidé avec l’appui technique du partenaire FAO de la nécessité de doter le Tchad d’une stratégie et d’un plan d’action pour la mécanisation agricole au Tchad.

Ce document qui a été validé sera d’une grande utilité pour le développement du secteur agricole.  « Je puis vous assurer que le document final sera largement diffusé pour solliciter l’appui de nos partenaires au développement afin  que la mise en œuvre de la stratégie soit effective », a clamé le Ministre de la production, de l’irrigation et des équipements agricoles, Beassemnda Lydie. Et le partenaire traditionnel continuera toujours à appuyer les initiatives du gouvernement. « Je voudrai à nouveau indiquer notre disponibilité à accompagner madame la ministre et tout le gouvernement dans cette ambition très importante de rendre le secteur agricole du Tchad beaucoup plus performant », a assuré le représentant de l’organisation onusienne, FAO, Mansour Ndiaye.