Une délégation du ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat, conduite par le directeur des Cadastres, M. Ousmane Dillo. Sous escorte d’une forte équipe de forces de l’ordre. Notamment, des gendarmes sont descendues tôt ce mercredi 25 mai 2016, sur le site de Harangadji. Un quartier nouvellement intégré dans le périmètre urbain, dans le 8e arrondissement de N’Djamena, pour dégager ses « occupants illégaux » selon (le progrès n° 4360, du lundi 23 mai 2016).

Les responsables du ministère ont entrepris cette opération de démolition pour expliquent-ils, rétrocéder les parcelles aux attributaires légaux, dont les noms sont affichés sur la liste du procès-verbal n°001/PR/PM/MATUH/SG/CATZU/2015, du 10 novembre 2015. De nombreuses petites maisons érigées de façon clairsemée, sur la vaste étendue du quartier Harangadji, habitées pour la plupart par des sentinelles sont rasées. Un technicien du ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat, ayant participé aux travaux de bornage, confie que les « occupants anarchiques» ont construit les habitations après le passage de l’équipe des Cadastres. « Pendant les travaux, tous les espaces étaient vides. Je suis surpris de voir autant d’habitations, aujourd’hui » s’étonne le technicien.

L’opération de suspension et de démolition ne touche pas les occupants légaux vis-à-vis de l’État, c’est-à-dire ceux qui détiennent déjà des titres fonciers et des arrêtés d’attribution. Pour des maisonnettes occupées par des familles des sentinelles, le chef de mission a accordé un délai aux habitants. Car pour les cas sociaux, il faut des mesures particulières justifie-t-il. « Ce sont des familles, il leur faut un temps pour ramasser les bagages et trouver un endroit de refuge. Dans toute situation, il y a toujours des exceptions », souligne le directeur des Cadastres, M. Ousmane Dillo. Il n’y a cependant pas de demi-mesures pour les « occupants illégaux », prévient-il. « Il faut qu’à un moment donné, les citoyens sachent que l’État existe et qu’ils s’inclinent devant son autorité. Nous avons assez toléré. Il y a eu trop de faux dans ce domaine. Nous allons tout faire pour que les parcelles attribuées reviennent aux attributaires légaux. J’insiste qu’il n’y a pas de mesures conservatoires pour les illégaux. Toutes les habitations seront démolies. Nous sommes là jusqu’au vendredi 27 mai 2016. Nous allons en finir. Les forces de sécurité passeront, de temps en temps, pour vérifier. Si jamais un citoyen s’entête encore pour construire, il sera conduit devant les juridictions compétentes pour répondre de ses actes », annonce le directeur des Cadastres.

En réponse à une requête de la direction du Contentieux et de la Législation du ministère de l’Aménagement du Territoire de l’Urbanisme et de l’Habitat. Le président du tribunal de Grande Instance de N’Djamena a ordonné, en date du 24 mai 2016, qu’en attendant les opérations de la Commission d’Attribution de Terrain en Zone Urbaine (CATZU), soient suspendus tous travaux et démoli les constructions illégales, réalisées sur les terrains lotis des quartiers Harangadji et Gaoui. Il dit que l’ordonnance est exécutoire sur la minute et avant tout enregistrement. Le directeur des Cadastres appelle ses concitoyens au respect des textes en vigueur régissant les domaines fonciers et cadastraux. M. Ousmane Dillo estime que toutes ces difficultés actuelles tirent leur origine dans la méconnaissance des textes par certains citoyens. Sinon, si tous les attributaires légaux sur la liste du procès-verbal du 15 novembre 2016 paient leurs droits, cela engrangerait à l’État plus de 4 milliards FCFA, projette le directeur des Cadastres.