Il est rare, voire impossible de ne pas croiser les revendeurs ambulants des vêtements de seconde main communément appelés « Ngondja » dans des endroits tels que les salons de coiffure, les bars, les rues et même les ménages. La vente des friperies prend de l’ampleur à N’Djaména.

Chaque jour, avant que le soleil ne soit au zénith, ils se bousculent devant les ballots. Leurs endroits d’approvisionnement habituels : le marché central et le marché à mil. Généralement, les premiers arrivés sont les premiers à dénicher les vêtements de bonne qualité. Ainsi, « Lorsque les vêtements ne sont pas déchirés ou délavés, les clients les achètent plus vite. Ils sont plus attirés par ceux-là. En une journée, je peux au moins revenir prendre d’autres vêtements pour aller les revendre », explique un revendeur ambulant croisé au point de ravitaillement du marché central. Celui-ci tient entre ses mains des chemises hommes et femmes. Sur ses épaules  sont entassés des pantalons jeans qu’il rangera visiblement dans son sac plus tard.

Comme lui, ils sont nombreux les revendeurs ambulants des friperies qui, à longueur de journée, font de ce commerce, leurs business personnels. Avec leurs propres capitaux ou en partenariat avec les grossistes, ils se procurent les Ngondja pour les revendre. Ils sillonnent les salons de coiffure, les bars jusqu’aux domiciles. Alexis, un revendeur connu dans le 7e arrondissement affirme que cette stratégie de vente vient en appui aux grossistes qui en ces temps de crise voient leurs commerces chuter. « Il y’a également des clients qui n’ont pas souvent le temps d’aller au marché, donc on leur facilite la tâche. Ça ne nous coûte rien parce que nous nous faisons aussi un peu de bénéfice.»

En effet, les Ngondja sont des marchandises (vêtements, chaussures, sacs) de seconde main qui proviennent de l’Occident. Selon un des grossistes, il existe des  agences spéciales de friperie en Afrique tels qu’au Togo, au Cameroun, au Benin pour ne citer que ceux-là. Au Tchad, les grossistes s’approvisionnent au Cameroun plus précisément à Douala.