Il n’y a pas de sot métier dans la vie disait un artiste musicien. Cette philosophie semble comprise par des jeunes Tchadiens qui, en quête d’emploi, se cherchent. Ces jeunes, dont la plupart sont sortis des grandes écoles de l’Etat et Universités, se lancent dans l’ouverture des stations de lavage des engins (voitures, motos, tapis, moquettes…) contre espèce sonnante et trébuchante.

De l’avenue Pascal Yoadmnadji à Mbailemdana en passant par 10 Octobre, Charles de Gaulle, Goukouni Weiddeye et autres contrées de N’Djaména, l’extension de cette activité ne passe pas inaperçue.

Anarchiquement ou légalement installés aux abords des grandes artères de la ville, ces commerces de la nouvelle génération génèrent bien des revenus pécuniaires.

Pour les tenanciers des stations de lavage, ce métier est loin d’être une activité humiliante et avilissante. « Les jeunes Tchadiens pensent toujours à la fonction publique ou à des travaux de bureau. Alors qu’avec le travail de lavage, je suis libéral et ça me permet de m’occuper de la famille », nous laisse entendre Habib.

Menu d’un tuyau à eau, d’un torchon et/ou chiffon mousseux et d’un détergent Gangnon met toujours de la rigueur dans son travail. « Ici, ce que veulent les  clients le plus souvent, c’est le travail bien fait. Et là, nous enregistrons plus de 15-20 véhicules par jour. Ce qui nous permet de subvenir à nos besoins ». Selon lui, les coûts pour le lavage des véhicules varient entre 3500 et 4000 Fcfa ; 500 F la moto et 5000 Fcfa la moquette. Ils sont payés tantôt à la fin de la semaine tantôt à la fin du mois. Licencié en Géographie depuis 2007, Gilbert a ouvert la station de lavage avec ses propres moyens. « Vous savez, il est difficile qu’un parent te vienne en aide quand tu vis des circonstances difficiles. Avec ma maigre bourse d’études qu’entre temps, mes amis me traitent d’étudiant pingre, j’ai su gérer. Maintenant, je ne me soucie pas même s’il y a la rareté d’emploi », raconte-t-il.

Sur l’avenue Mbailemdana non loin de l’école belle vue se trouve une station là. Un jeune homme qui requiert l’anonymat, lance un appel à la conscience des jeunes tchadiens qui se donnent plus à l’oisiveté. « Je me réjouit de mon entreprise. Mais, une chose que je dois faire, c’est de demander aux jeunes diplômés tchadiens de se donner à cette activité et ils verront. Aujourd’hui, avec ce travail, je m’occupe de mes trois enfants et des petits frères».

Face à cette précarité de l’emploi au Tchad, les jeunes doivent s’adonner aux créations d’emploi et à l’entrepreneuriat.