Le directeur général de L’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), Souleymane Abdelkerim, et le procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djaména, Youssouf Tom, ont fait ce 2 février, une communication pour alerter la population et les entreprises sur la recrudescence des attaques cybercriminelles.

Avec le développement du commerce en ligne, de plus en plus de personnes utilisent les réseaux sociaux ou les messageries électroniques pour communiquer des informations personnelles. Ces personnes utilisent également leurs cartes de crédit pour effectuer des achats en ligne, faire des réservations d’hôtel, etc. Ces moyens de communication sont de nos jours investis par des cybercriminels qui arnaquent des personnes et des entreprises tchadiennes.  C’est ainsi que les autorités ont décidé de tirer la sonnette d’alarme pour appeler les personnes et les entreprises à plus de vigilance. Le directeur général de l’ANIF, Souleymane Abdelkerim, recommande ce qui suit:

  • Pour conserver les mots de passe, au lieu de les écrire, mémorisez-les;
  • Pour les mails, utilisez des mots de passe longs en incluant des caractères spéciaux;
  • Changez régulièrement les mots de passe;
  • Evitez d’utiliser les mêmes mots de passe partout;
  • Quand vous faites des achats en ligne, ne communiquez les références de vos cartes de crédit qu’à des sites de notoriété publique;
  • Evitez les échanges à caractère professionnel, administratif ou commercial via WhatsApp;
  • Pour les banques, d’identifier les campagnes de sensibilisation à l’égard de leur clientèle et de faire installer systématiquement des caméras de surveillance à l’intérieur et le plus proche des distributeurs automatiques de billets.

Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djaména, Youssouf Tom, a pour sa part relevé que ” depuis les mois écoulés, le parquet d’instance de N’Djamena était saisi par au moins deux plaintes contre X par de personnes physiques ou morales qui ont été victimes de crimes économiques via la cybercriminalité. Des investigations sont en train d’être menées en collaboration avec l’ANIF et nous avons la possibilité d’user même de la coopération internationale pour retrouver ces délinquants qui, peut-être pensent que le terrain tchadien est encore vierge et qu’ils resteront impunis”.

Youssouf Tom a cité plusieurs les dispositions pénales en matière de cybercriminalité. “En ce qui concerne la cybercriminalité, de l’atteinte au système informatique, l’atteinte à la confidentialité et à l’intégrité informatique, nous avons l’article 429 du code pénal qui réprime cela et la peine d’emprisonnement va de 1 à 5 ans ou seulement l’une de ces peines avec une amende de 1 à 10 millions de FCFA. S’agissant de l’atteinte de l’intersection des données informatiques ou de l’interception frauduleuse des données informatisées, l’article 434 réprime cela de la même peine précitée”. S’agissant de l’atteinte à l’identité informatique, de l’association de malfaiteurs et complicité en matière de cybercriminalité, c’est l’article 440 qui reprend aussi les mêmes peines qui partent de 1 à 5 ans d’emprisonnement et l’amende de 1 à 10 millions de FCFA, a-t-il renchéri.

“Cela démontre à suffisance que le terrain juridique, pénal n’est pas aussi vierge comme peuvent l’imaginer les auteurs de ces infractions. Qu’ils comprennent dès aujourd’hui qu’à part les cas qui nous ont été signalés et dont les investigations sont en train d’être menées, si jamais il y a d’autres cas, ces peines précitées leur seront appliquées”, prévient le procureur de la République.

Ousmane DIARRA