Aujourd’hui 20 mars, c’est la journée mondiale du conte. Entre divertissement et éducation, quelle est réellement la place du conte dans les sociétés noires ? Eléments de réponses.

Le conte est l’un des éléments le plus populaire de la tradition orale africaine. Il est généralement reconnu comme une richesse ou une culture incontestable dans le continent africain. C’est pourquoi sa transmission se fait d’une génération à une autre. On le définit comme un récit d’aventures imaginaires à caractère didactique. On ne sait pas d’où il vient ni comment il a gagné les cœurs. Mais une chose est sûre, sa place est capitale dans la culture africaine.

Un moyen d’éducation

« Le conte est généralement reconnu comme une partie de nous-mêmes. Autant le conte fait rire, autant il éduque. C’est pourquoi les Africains utilisent les contes pour communiquer et transmettre des connaissances », a l’habitude de clamer Mbaidorem Alphonse, animateur radio et conteur à l’Institut français du Tchad.

Si le conte a un caractère ludique, il a aussi un côté didactique. Car, il constitue un moyen d’éduquer, sinon de transmettre des connaissances aux plus jeunes tout en les divertissant.  C’est généralement à la tombée de la nuit qu’on le raconte. Quelle est la raison de ce choix du temps ? Pas de réponses précises à cette interrogation mais, selon la tradition africaine, la nuit est propice à la créativité et à l’imagination. Et l’objectif du conte, c’est aussi favoriser l’esprit critique des jeunes.

« Le conte est considéré comme le reflet de la société africaine et piédestal de la vision du monde », dit Kotchy N’guessan. Dans la même veine Senghor écrit que le conte « traduit la réflexibilité du Nègre en société, sa situation concrète d’homme libre, librement réfléchie… »

Une richesse culture en voie de disparition

Bien qu’il soit une richesse culturelle incontestable à pérenniser, le conte semble disparaitre ce dernier temps, surtout dans les zones urbaines où tous les parents semblent trop occupés et les jeunes trop friands de la culture moderne.

Les ciné-clubs, les bars dancing et les boîtes de nuit gagnent de plus en plus les jeunes et les éloignent des cultures africaines parmi lesquelles le conte prend une place considérable.

 « Quand nous étions petits, nos soirées sont toujours agrémentées des contes. On se réunissait au tour de la maman qui nous animait avec des contes intéressants », se souvient Dénémadji Pélagie, la quarantaine révolue, avant de regretter que cela est une chose pratiquement rare aujourd’hui.

A N’Djamena par exemple, le seul lieu où on dit les contes aujourd’hui, c’est l’Institut français du Tchad (IFT) sinon rien. A cette allure, le conte perd sa place et ce serait une culture de moins pour l’Afrique si les autres centres culturels n’emboitent pas de l’IFT.