Le pagne, bien que provenant de l’Occident, réflète l’identité vestimentaire de la fille africaine. Mais de nos jours, ce tissu perd sa place dans l’habillement de la gente féminine. A la mode, pantalon, mini-jupe, décolleté, slim.

Si jadis la femme africaine se faisait juste belle dans sa camisole et son pagne, la tendance a changé de nos jours avec la modernisation. Les jeunes filles ne connaissent pas le pagne ou du moins ne savent pas le nouer. La décence est foulée au détriment de l’extravagance. C’est du moins le constat que l’on peut faire dans les familles et les lieux publics.

A N’Djamena, le vécu quotidien en dit plus. Le pagne n’est pas à l’ordre du jour vestimentaire chez les filles. Des mini-jupes et des pantalons déchirures pour certaines ; de mini robes, de slims et des ensembles qui dessinent tout le corps pour d’autres sont préférés au pagne. Ces habillements ne correspondent pas à la valeur africaine moins encore à la valeur tchadienne. Mais c’est à la mode. C’est la tendance qui l’impose. Et toutes y vont avec.

« Quand je m’habille en pantalon, je suis toute légère et je peux faire rapidement mes travaux sans me gêner. Par contre le pagne me dérange même de marcher plus facilement et chaque trois à cinq minutes je dois le nouer. Cela me prend plus de mon temps », se défend une jeune fille concernée.  A qui la faute donc ? Les mamans qui n’auraient pas inculqué cette culture en leurs filles ? Ou les filles qui ne s’y intéressent pas ?

La question de goût n’est pas à passer sous silence. Le goût ne se discute pas, dit-on. Mais est-ce une raison de s’en passer de ses mœurs ? « J’aime bien le pagne, c’est ma culture qui m’oblige à le porter mais les mini-jupes et robes je les adore parce que je me trouve trop sexy et très belle dedans. Pour cela je voudrai m’habiller à la manière américaine comme l’artiste Nicky Minaj  », se justifie Rosine, la vingtaine habitant le quartier Moursal dans la commune du 6e arrondissement de N’Djamena.

Tout porte à croire que la jeune tchadienne aime s’habiller à la mode occidentale. Cependant, porter ou aimer la culture des autres n’est pas s’y plonger carrément mais aussi donner de l’importance à la culture de chez soi. C’est la meilleure chose que les jeunes filles tchadiennes en général et n’djamenoises en particulier doivent faire pour ne pas complètement oublier leur culture vestimentaire.  

Noudjimadji Perline, stagiaire