Les Maisons de quartier et les Maisons des jeunes qui fonctionnent depuis près de 10 ans sont délaissées par les jeunes. Elles éprouvent également d’énormes difficultés.

N’Djamena compte deux maisons de quartier, celle de Chagoua et de Dembé qui ont ouvert leurs portes le 15 juin 2009. Ainsi que deux maisons de jeune, celle de Walia et de Ndjari Dar El Salam qui sont fonctionnelles depuis le 15 juin 2010. Toutes ces maisons ont été construites grâce au financement de l’Agence française du développement (AFD) et sont gérées par la mairie centrale.

Créées dans le but de faire la promotion de la culture, d’encadrer, d’orienter et de favoriser l’épanouissement de la jeunesse, ces maisons font également un parcours citoyen de six mois qui permet de travailler avec les jeunes sur trente-six thématiques qui sont entre autres : le code de la route, la citoyenneté, le danger de l’alcoolisme, l’orientation universitaire et professionnelle.

Ces maisons dédiées aux jeunes servent également d’espaces de création de jeunes talents et d’apprentissage des arts martiaux. Elles constituent des véritables lieux de brassage et de découvertes culturelles pour les jeunes, voire les moins jeunes.

Nonobstant tout, les difficultés ne manquent pas dans leur fonctionnement. Selon Abdelkader Amine Mahamat, directeur de la maison de quartier de Chagoua, les espaces de ces maisons surtout de celle qu’il gère ne sont pas suffisants pour faire deux activités au même moment. Ainsi les activités sont programmées selon l’ordre d’arrivée.

A cela s’ajoute les problèmes financiers, techniques, sans oublier les matériels de travail qui se dégradent, pour ne pas dire vétustes. Il est ainsi difficile pour les directeurs de faire face aux multiples maux qui entravent le développement de ces maisons.

« Nous ne recevons aucun appui d’une institution quelconque ni du ministère de la Culture, ni de la mairie centrale. Donc nous avons des difficultés énormes sur le plan financier ; nous n’avons pas de financement de l’extérieur, (…) Qui dit culture au Tchad ne parle pas en terme d’argent mais en terme de loisir », déplore celui qui est également le coordinateur de toutes ces maisons, Abdelkader Amine Mahamat.

Débordé par cette situation, le directeur de la maison de quartier de Chagoua lance un appel à tous les jeunes et les promoteurs culturels de ne cesser de fréquenter ces maisons qui sont les leurs. « On est que des jeunes gestionnaires et sans eux ces maisons ne peuvent pas fonctionner », conclut-il. 

Noudjimadji Perline, stagiaire