FETCOUM – Montrer l’impact des festivals sur le développement du continent, tel est l’objectif de ce colloque qui s’est déroulé ce samedi 5 octobre.

Dans le cadre du Festival tchadien de courts-métrages (Fetcoum), les acteurs du monde de la culture et du cinéma se sont rencontrés ce 5 octobre en colloque pour échanger sur le thème : Importance des festivals et rencontre culturelle. Un panel composé de Mbailassem Mbayo, directeur de la culture et des arts du ministère, Ardiouma Soma, delégué général du Fespaco, Francine Viré, membre du comité sélection du festival de Lausanne, Cheick Oumar Sissoko, secrétaire général de la Fepaci, Dr Jean-Pierre Liboudo, représentant de l’UNESCO en RDC a échangé avec un public dynamique.

Pour ces personnalités du 7e art, les cinéastes et autres ne font pas les tours de festival pour le folklore. Ils y vont pour montrer leurs productions, pour se faire connaître, pour renforcer la production de leurs projets, rencontrer des personnes susceptibles de les aider. Pour le pays qui l’organise, le festival est incontournable pour « sa vie culturelle et pour son image de marque » soutient Hugues Diaz. Les festivals ont un impact direct sur l’économie du pays à travers le tourisme. Les hôtels complets, le chiffre d’affaire de la femme qui vend l’arachide autour du site du festival, les visite des sites touristiques lors du séjour sont des exemples cités par les intervenants.

« Au Sénégal, les répercussions que les festivals ont eu sur le plan politique sont énormes. Tout le dynamisme du cinéma sénégalais, on le doit aux festivals. Ces festivals ont permis d’avoir des financements substantiels. Au sortir du Fespaco en 2013, première fois où le Sénégal remportait l’Étalon d’or, on a eu un milliard. Ainsi de rendre opérationnel un fonds qui a été créé en 2004. Puis en 2017, le gouvernement a encore promis un milliard », explique Hugues Diaz, directeur de la cinématographie du Sénégal.

C’est lors des festivals qu’on échange sur la problématique de la formation des jeunes dans le domaine du 7e art. « Aujourd’hui, si dans beaucoup de pays, il y a des centres de formation en cinéma, je crois que ça fait partie des impacts des festivals », reconnait Ardiouma Soma, délégué général du Fespaco. Grace aux festivals et leurs impacts des grandes filiales du 7e art viennent s’installer dans certains pays africains. D’autres pays à l’exemple du Sénégal entreprennent même la réalisation de la cité du cinéma.

« Pour moi les impacts sont nombreux et positifs, J’avais beaucoup de festivals avant avec mon film « Miséricorde de la jungle ». J’étais à Toronto mais c’était passé inaperçu puis on était à Chicago et Carthage mais c’était pareil. Quand le film a été sélectionné et qu’on a gagné l’Etalon d’or, tout le monde en a parlé. Les films ont besoin de visibilité, avec les festivals les films voyagent. Sans le Fespaco, mon film n’aurait pas eu cette visibilité. Les festivals ouvrent aussi beaucoup de portes sur les prochains projets. Il est nécessaire de soutenir les festivals en Afrique », conclut Joël Karekezi, réalisateur vainqueur de l’Etalon d’or 2019.

Pour Mbailassem Mbayo, directeur de la culture et des arts du ministère en charge de la culture, le gouvernement tchadien est conscient de la nécessité de soutenir les actions culturelles et les festivals comme Fetcoum. Car lui même a fait expérience de l’impact des festivals dans la vie culturelle d’un pays à travers la première édition du festival Dari. Le gouvernement fait des efforts pour soutenir la culture au Tchad selon lui.