CORONAVIRUS – Dans le cadre des mesures de riposte contre la Covid-19, le couvre-feu est en vigueur depuis plusieurs mois en République du Tchad. La violation de cette mesure entraîne des sanctions pécuniaires décriées par des propriétaires de motos et voitures qui trouvent très élevée la somme exigée.

20 000 FCFA. C’est le montant non discutable, que tout motocycliste pris pendant les heures de couvre-feu, débourse avant de récupérer sa moto, au poste de la commission mixte, situé au quartier Paris-Congo dans le 6ème arrondissement de N’Djamena. Chose que des victimes que nous sommes allés interroger déplorent.

“C’est depuis 10 jours qu’ils ont pris ma moto quand je rentrais du travail un peu tard la nuit. Ils ont emmené ici et m’ont demandé 20 000 F comme taxe. J’ai passé tout ce temps à chercher de l’argent et c’est maintenant que je suis venu récupérer. Même si 500 F manque, ils ne te donnent pas ta moto”, explique Ali à la sortie de la commission mixte.

Ali ajoute que même pour retirer votre moto, une autre équipe exige 1000F comme frais de gardiennage, avant de vous remettre votre clé. “Moi je suis un étudiant. C’est avec cette moto que je me débrouille mais ils ont arraché ça depuis 3 jours. Je suis venu avec 4000 F, c’est tout ce que j’ai mais ils ont catégoriquement refusé”, s’indigne Olivier, assis sous un arbre, près de la commission.

Avoir une voiture et violer le couvre-feu, c’est encore grave selon quelques victimes croisées. 100 000 F est le montant exigé. “Franchement, c’est une stratégie qu’ils ont créée pour se faire de l’argent. Mon patron a menacé de m’enfermer si je ne lui retire pas ça aujourd’hui”, déplore un chauffeur, tout furieux.

Chose curieuse, le paiement de cette amende contre la violation du couvre-feu, est sanctionné par un reçu sur lequel il est écrit “taxe”. Nos tentatives, pour avoir l’avis des responsables de ladite commission, ont été vaines.