Après un mois et quelques jours de cours à distance, initié par le ministère de l’Education nationale en cette période de crise sanitaire, les élèves sont confrontés à plusieurs difficultés.

Pour limiter la propagation de la pandémie de Covid-19, le gouvernement a décidé de la fermeture des établissements scolaires et des universités. Le ministère de l’Education nationale et celui de en charge des TIC ont lancé le 14 avril dernier les cours à distance, à travers les radio et télévision nationales. Les plateformes Goclasse et EDUTCHAD sont une initiative pour accompagner les élèves des classes de 3ème et Terminale pour mieux préparer les examens de la fin d’année.

Après un mois et quelques jours des élèves rencontrent assez de difficultés face aux enseignements à distance. Ces problèmes se résument en grande partie aux services minimaux de la Société nationale d’électricité, une source de courant qui doit alimenter les télévisions afin de permettre aux élèves de suivre les cours à distance. « L’électricité vient rarement, quelques fois vers 2 heures du matin pour être reprise 4 à 5 heures du temps après. Obligé, je lis mes cours et fais des entrainements avec un groupe d’amis pour mieux préparer le baccalauréat » déplore Roger, un élève en classe de terminale rencontré.

A lire : VOX POP : des cours à distance aux élèves tchadiens sont-ils possibles ?

Au-delà des soucis liés aux coupures intempestives d’électricité, certains élèves évoquent le manque de feedback qui rend incompréhensif le contenu des cours. C’est le cas de Soli, élève en classe de 3ème.« Des matières telles que Mathématique, Science de la vie et de la terre (SVT) demandent une phase de questions-réponses afin de mieux comprendre le contenu. Malheureusement on ne peut poser des questions aux enseignants. Cela ne nous permet pas de comprendre bien ces matières » se lamente-t-elle.
En ce qui concerne les cours en ligne, le constat est alarmant, plusieurs élèves ignorent l’existence des deux sites.

Bien avant le lancement des cours en ligne, le Syndicat des enseignants du Tchad SET qui est associé au Comité Scientifique de Réponse Educative au Covid-19, s’est montré inquiète face à cette initiative en soulignant des difficultés que rencontreront la majorité d’élèves sur le plan national. Ces inquiétudes se résument comme suit : 10 % seulement d’élèves ont de téléphones androïd, la radio nationale n’est écoutée que sur un rayon de 250 Km ; certains parents d’élèves sont analphabètes et donc ne peuvent contribuer à la compréhension des cours ; l’internet et l’électricité sont un luxe au Tchad. Malgré les inquiétudes des professionnels de l’éducation, le ministère concerné a quand même lancé des activités scolaires radiotélévisées.

Lire aussi : Tchad : la formation à distance intéresse de plus en plus les jeunes étudiants