DÉCRYPTAGE – Pour contenir la propagation du coronavirus au Tchad, un couvre-feu a été décrété jeudi dans quatre provinces du pays et la ville de N’Djamena. Risque-t-il de conduire vers l’instauration du confinement ?

Va t-on vers un confinement ? C’est la question qui obsède désormais des Tchadiens. Une inquiétude qui se justifie par la succession des mesures prises par le gouvernement pour faire face à la pandémie du Covid-19.

Dernière décision en date : ce jeudi 2 avril, les autorités ont décrété un couvre-feu dans les provinces du Logone Oriental, du Logone Occidental, du Mayo-Kebbi Est et Mayo-Kebbi Ouest, mais aussi dans la ville de N’Djamena.

Pourquoi ces quatre provinces et N’Djamena ?

La capitale tchadienne et toutes ces quatre provinces concernées par le couvre-feu sont en contact avec les pays voisins, principalement le Cameroun qui compte plus de 270 cas confirmés de coronavirus. Et l’on a constaté ces derniers jours des retours clandestins des ressortissants tchadiens, notamment des étudiants. Ce qui fait craindre aux autorités une propagation de Covid-19.

Mercredi, le chef du village Sorga, dans le Mayo-Kebbi Ouest, a même indiqué avoir mis en quarantaine huit d’étudiants tchadiens arrivés clandestinement du Cameroun.

Prochaine étape : le confinement ?

Le non respect des consignes données par les autorités peut-il pousser ces dernières à aller plus loin ? La réponse affirmative n’est pas à exclure. “Si les mesures actuelles, en plus du couvre-feu, ne sont pas suffisantes pour mettre fin aux comportements susceptibles d’ouvrir la porte à la pandémie, l’étape suivante sera le confinement“, estime un acteur d’une association proche du pouvoir, consulté par Tchadinfos.

Si le Tchad franchit cette étape, il ne sera pas le premier pays à décider du confinement de sa population en Afrique. D’autres ont déjà adopté cette mesure avant lui. C’est le cas notamment de la Tunisie, du Congo-Brazzaville et du Nigeria où la ville de Lagos est placé en confinement.

Au 24 mars, 44 % des Tchadiens interrogés se disaient favorables à un confinement total de N’Djamena, 29 % pour un confinement partiel contre 27 % qui estimaient que les mesures actuelles suffisent, selon un sondage de Tchadinfos. Depuis, le camp des détracteurs du confinement s’est légèrement renforcé, passant de 27 à 28 % des sondés.