Les transporteurs du Tchad sont victimes de la pandémie de Covid-19. Cette maladie impacte sur leurs activités qui tournent pratiquement au ralenti. D’un autre côté, des pratiques peu orhodoxes sont constatées.

Depuis le 19 Mars 2020, date à laquelle le Tchad a enregistré un cas de coronavirus, les autorités du pays n’ont pas laissé traîner les choses. Elles ont pris très rapidement des mesures drastiques afin de freiner la propagation de la pandémie liée au nouveau coronavirus. Tous les secteurs de la vie socio-économiques n’ont pas été épargnés.

Cette situation a créé un émoi chez  les voyageurs et les usagers.  Certains qui ne savent plus à quel saint se vouer et se sont rabattus sur les mototaxis pour assurer leur déplacement dans la ville de N’Djaména. Les propriétaires des moto-taxis se sont tirés à bon compte.   Ils taxent le prix à  la tête du client. Faute de moyens de transports , les usagers sont obligés de se soumettre à leurs caprices.

Après les mesures d’assouplissement…

Le Comité de gestion de crise sanitaire, compte tenu de la tendance en baisse des cas de contamination et de la courbe en hausse des peronnes guéries, des mesures d’assouplissement ont été prises. Parmi celles-ci, la reprise du transport urbain. Les minibus circulent pour soulager le calvaire des usagers dans le respect strict des mesures barrières.

Cette fois-ci, des mesures barrières sont imposées aux responsables des bus afin d’éviter la propagation de la pandémie à coronavirus. Au lieu de ramasser 20 ou 15 personnes comme par le passé, ils doivent ramasser 10 personnes. Ils ont obtempéré mais ont revu à la hausse le prix. Avant, il faut débourser 150 francs CFA si vous habitez le quartier Gassi dans le 7éme arrondissement pour rallier le centre –ville. Mais cette fois-ci, il faut débloquer 250 francs CFA. C’est un stratagème bien goupillé qui permet aux propriétaires des bus de combler le déficit.

Malgré cette interdiction, une nouvelle race des transporteurs a émergé sans tambour ni trompète et fait de bonnes affaires au vu et au su de tout le monde. Les agents des forces de l’ordre censés appliquer ces différentes mesures prises par le Gouvernement ne lèvent  le petit doigt pour la rappeler à l’ordre. Il s’agit des voitures des particuliers de marque Toyota 4X4 ou Corolla qui  ont été transformées en voitures de transports. 

Beaucoup de citoyens pressés de  regagner leurs lieux de résidence se sont fait arnaquer sinon escroquer  par ces transporteurs véreux, à travers leurs intermédiaires.  Pour se rendre à Moundou, il faut payer entre 40 à 35000 francs CFA alors qu’avant cette crise sanitaire, il faut payer une somme de 10.000 francs CFA. Si c’est pour se rendre à Doba, il faut ajouter juste une somme de 2000 francs CFA.

Parfois, les voyageurs négocient avec les mototaxis qui les déposent soit à Mandélia, une bourgade située à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale pour attendre ces véhicules de particulier.  Cette pratique se passe sous l’œil et à la barbe des hommes en treillis, chargés de mettre en application cette panoplie des mesures pour sauver des vies humaines.

Vive protestation du syndicat des transporteurs

Le syndicat des transporteurs s’est fendu en communiqué pour dénoncer le comportement peu orthodoxe de ces gens qui se sont improvisés transporteurs et qui mettent en danger la vie de certains citoyens. Après des investigations un peu poussées, les agents postés tout le long des trajets vers le nord ou le sud  se lèchent bien les babines. Ils sont des véritables complices de ces transporteurs clandestins.

Il faut dire que plusieurs Tchadiens qui sont venus rendre visite ou assister leurs parents  en détresse sont tous bloqués dans la capitale. Ils ne savent où mettre de la tête. Ils sont inquiets pour leurs champs puisque la plupart sont des cultivateurs et la saison de pluie a déjà commencé.