Dans un rapport publié le 26 août, le bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) conclut que la pandémie de Covid-19 a eu de lourdes conséquences pour le Tchad. Ce rapport découle d’une étude de l’impact socioéconomique de la Covid-19 sur le Tchad. Elle a été conduite conjointement par le gouvernement et d’autres partenaires techniques et financiers.

Diagnostiqué premièrement le 19 mars au Tchad, le coronavirus a rapidement paralysé le fonctionnement normal des institutions mais aussi et surtout ceux des activités génératrices de revenus de nombreuses de personnes. Ce qui laisse de lourdes pertes économiques et un impact social considérable sur les conditions de vies des personnes qui pourraient vivre encore pendant plusieurs mois les effets néfastes de cette pandémie.

Impacts sociaux de la covid-19

Ces mesures ( fermeture des frontières aériennes et terrestres, limitation des déplacements interurbains, fermeture des commerces, établissements scolaires, instauration des couvre-feu…) ont impacté des secteurs sociaux de base( santé, alimentation, eau, hygiène et assainissement, etc.) et l’économie. Déjà, l’étude rapporte que l’insécurité alimentaire sera accrue pour plus de 32.000 personnes à cause des perturbations sur le domaine agro-sylvo-pastoral.

Concernant l’éducation, les mesures barrières ont entrainé la fermeture de 16896 structures d’enseignement fondamental, technique et universitaire. Le rapport d’impact indique que cette fermeture a immobilisé plus de 40749 étudiants, mis en chômage plus de 55000 enseignants dont 20000 vacataires et près de 19000 enseignants communautaires. En terme de vacation, le manque à gagner est estimé à 3,3 milliards pour 39000 enseignants communautaires.

Impacts économiques des mesures barrières

Les pertes mensuelles liées à la fermeture des unités économiques dans le secteur de l’hôtellerie-restauration sont estimées à 6,2 milliards. Le transport aérien en a souffert, avec 108 vols mensuels des six compagnies qui desservent le Tchad, simplement annulés. Pour ce qui est des transports urbains, les pertes sont estimées à 760,5 millions de FCFA. Quant aux transports interurbains, les pertes mensuelles sont évaluées à 633 millions de FCFA. Le secteur touristique n’étant pas du reste en terme de mobilisation des taxes ( 10000 FCFA par billet, 2500 par nuitée).

Cependant, certains secteurs ont plutôt bénéficié de ces mesures. On peut citer entre autres la Société de Raffinage de N’Djamena, qui, confrontée à une surproduction, a pour la première fois, exportée des produits pétroliers raffinés vers le Cameroun. La Compagnie Sucrière du Tchad a augmenté ses ventes intérieures, qui étaient entravées par les importations frauduleuses de sucre. La Société Cotonnière du Tchad et les entreprises de télécommunication ont vu leur chiffre d’affaires croître.

Réponses aux impacts socio-économique de la Covid-19

Les mesures du gouvernement comprennent, entre autres, l’assistance alimentaire aux ménages vulnérables ; les factures d’eau, pour 6 mois et pendant trois mois celles d’électricité domestiques sont supportées par l’Etat.

Sur le plan économique, l’Etat a décidé de réduire de 50% la contribution à la patente en faveur de tous les opérateurs, et des contributions à l’impôt général libératoire sur le territoire national jusqu’à la fin de l’année 2020.
Le système des Nations-Unies au Tchad a donné 5 milliards au plan de contingence anti-covid 19.

NDALET POHOL- GAM