La reprise exceptionnelle de quatre jours des transports interurbains annoncée par les autorités pour faciliter le déplacement des élèves, étudiants et des enseignants d’une localité à une autre peine à être effective. Pour cause : les transporteurs trouvent ce délai court et moins rentable.

Le désarroi se lit sur le visage des voyageurs quittant N’Djaména vers l’intérieur du pays ce dimanche. Le rendez-vous tant attendu n’aura pas lieu. Les agences de voyage refusent de mettre leur bus en circulation. Les « patrons » de transport jugent le délai exceptionnel du 21 au 25 juin moins rentable et cela risque de s’ajouter à des pertes financières déjà subies durant ces mois d’arrêt. Ils « exigent » une ouverture plus large.

Tous les passagers ayant planifié se heurtent à un refus catégorique des transporteurs. Des bagages et une valise en main, Timothé, un enseignant en partance au sud du pays pour regagner son poste ne s’en revient pas. « C’est quoi encore cette histoire ? » s’interroge-t-il en vain, sans aucune réponse. Stupéfait, il opte à une autre possibilité. Au lieu de 10 000 Fcfa, de frais de transport, il marchande une place dans un véhicule à 25 000 Fcfa, pour se rendre à son lieu de travail.

Justement le refus des agences d’ouvrir leurs portes, aux passagers offre une opportunité à des transports de fortune. Des véhicules tout terrain pick-up s’installent devant des gares proposent leurs services à des prix dépassant le triple de ce que payaient avant les passagers. N’Djaména-Moundou, dont le frais de transport valait 10 000 Fcfa, aujourd’hui c’est à 25 000. Au-delà de Moundou, pour chaque localité, le passager ajoute impérativement 10 000 Fcfa de plus. Il en est de même pour les grandes villes du nord et de l’est. Pour aller à Abéché, il faut débourser entre 30 000 et 50 000 Fcfa avec les véhicules pick-up tout terrain.