L’annonce du confinement de la ville de N’Djamena, à la veille de la nouvelle année, semble avoir un impact considérable sur le milieu artistique. Après Cidson Alguewi qui s’était fondu en larmes en direct sur Facebook, une nouvelle vague d’artistes s’indignent contre cette décision.

Le coronavirus pèse lourdement sur les activités culturelles et artistiques. Des spectacles joués devant un nombre réduit de personnes et récemment totalement suspendus, des showcases nocturnes impossibles à cause du couvre-feu et bien d’autres aspects qui poussent à bout les artistes.
Ces acteurs culturels vivent de leurs prestations dans un pays comme le Tchad où la vente des disques n’est pas rentable, où l’artiste peine à gagner des contrats de publicité et le streaming est un monde nouveau.

Quelques heures après l’annonce du confinement, ramenant le couvre-feu de 18h à 5h du matin dans la ville de N’Djamena, l’artiste Cidson Alguewi a été l’un des premiers à manifester son mécontentement dans un direct où il n’a pu s’empêcher de verser des larmes, d’autres artistes ont clairement pris position contre cette décision. Larmes aux yeux, la chanteuse Matibeye Geneviève dans un direct de 4 minutes trouve que ‘’ cette situation est dure à surmonter, que nos autorités repensent à cette décision. Plusieurs familles peinent à subvenir aux besoins de leurs progénitures avec cette décision.’’L’icône Mawndoé rejoint aussi la lutte. ‘’Je joins ma voix et mon image à ces millions des Tchadiens qui viennent de débuter l’année 2021 avec des doutes et le désespoir pour exiger une explication de l’État tchadien face à cette situation insupportable de couvre-feu qu’on vit depuis des mois. On ne tue pas le peuple en voulant le protéger. Si vous aimez encore ce pays, cherchez nous des réponses et non des problèmes.’’

‘’On ne tue pas le peuple en voulant le protéger’’ est devenu un slogan repris par des artistes et des acteurs de la culture.
Entre les lignes d’un long message écrit par Moussa Aimé, on peut lire ‘’Moi, l’artiste qui travaille la nuit, j’ai peur de mon sort. Je ne sais pas si mon bailleur me comprendra’’, exprimant ainsi la difficulté qu’il aura à payer son loyer et partant ses factures.

L’effet de cette décision de confiner la capitale est visible à travers ces quelques messages et directs des artistes sur les réseaux sociaux.