Malgré l’interdiction formelle, certains transporteurs continuent d’exercer comme si de rien n’était. Avec la complicité des autorités et forces de l’ordre.

Vers la zone méridionale, les mesures barrières prises contre le COVID 19 sont quelque peu foulées au pied. On assiste à un regain d’activités des transporteurs à partir de la Loumia, située à plus de 80Km à la sortie sud de la capitale. Des bus en partance pour la ville de Guelendeng et Bongor  sont stationnés  là et embarquent les voyageurs, entassés comme de la marchandise. Comme si cela ne suffisait pas, le port de masque rendu obligatoire depuis quelques semaines n’est pas observé. Et ce, sous le regard complice des forces de l’ordre qui eux, ne visent que l’argent.

De la Loumia à Bongor, ces transporteurs font payer aux voyageurs entre 10 et 11 milles francs CFA. Quasiment le double pour ce même trajet en temps normal. Pour continuer sur Moundou ou Sarh, plus au sud, c’est entre 30 à 60 milles francs CFA.

 Il faut dire qu’avec cette nouvelle mafia, les transporteurs se font bien du beurre sur le dos des pauvres voyageurs qui eux aussi prennent du risque en bravant les interdictions des autorités. Un business aussi très rentable pour les forces de l’ordre qui perçoivent des commissions pour laisser faire et laisser passer ces transporteurs. Un chauffeur nous a confié à Baïkoro, qu’en raison du mauvais traitement des forces de l’ordre par l’Etat, ces agents n’ont autre choix que faire des combines avec les transporteurs pour se faire un peu d’argent.

Ces constats faits dans les provinces poussent à s’interroger si le Tchad se résume à N’Djamena. De Mandélia à Sarh ou à Bénoye dans le département de Ngourkosso, les mesures barrières, pourtant vitales pour tous en cette période difficile, ne sont pas respectées par la population. Que dire de l’attitude des forces de l’ordre censées faire appliquer les mesures édictées pour contrecarrer la pandémie ?  

La courbe de contamination est certes en baisse au niveau national, mais il faut noter que dans les provinces, la situation risque de flamber. En témoigne les nouvelles reçues du Guéra et du Kanem, deux provinces les plus touchées après la ville de N’Djamena. Les autorités doivent s’investir pour que la population comprenne la nécessité de la lutte que le Tchad mène depuis trois mois contre cette pandémie.