REPORTAGE – Ces derniers jours, le gouvernement a renforcé les mesures de prévention contre le Covid-19, ordonnant la fermeture de certains commerces. Une décision qui ne fait pas l’unanimité.

Sur le terrain, la décision du gouvernement est appliquée à la lettre. Les boutiques de la ville de N’Djamena sont désertes. Pas d’attroupements. Sur l’avenue Charles De Gaulle, principale artère de la capitale du Tchad, tous les commerces sont hermétiquement fermées.

Depuis le lundi 23 mars, le gouvernement a ordonné la fermeture de tous les boutiques et magasins de vente des produits non vivriers. Policiers municipaux et agents de sécurité ont été chargés de veiller au respect de la décision qui vise à restreindre la propagation du coronavirus au Tchad. À ce jour, le pays compte déjà trois cas.

Au marché de Dembé, dans le 6eme arrondissement, l’on ne voit que des vendeuses des produits vivriers. « La police et les agents de la mairie sont passés par là », nous explique un commerçant, obligé, lui de fermer sa boutique.

Comme lui, beaucoup d’autres commerçants qui vendent des produits non vivriers sont mécontents et disent ne pas comprendre la mesure prise par les autorités. Pour eux, le gouvernement ne devrait pas procéder de la sorte. « Nous vivons au jour le jour. Qu’allons-nous faire maintenant ? Nous ne savons même pas la date de réouverture de nos boutiques… On nous dit seulement qu’elles resteront fermées jusqu’à nouvel ordre… », se plaint l’un d’entre eux.

Mais, pour le responsable d’assainissement du marché, Guetna Jean-Claude, mieux vaut prévenir que guérir. « La santé doit être privilégier avant toute chose », rappelle-t-il. Pas sûr que tous les commerçants l’entendent de cette oreille.

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