L’arrivée de la pandémie du covid-19 au Tchad comme dans d’autres pays africains a donné lieu à une psychose qui pousse beaucoup de nos compatriotes à s’adonner à l’automédication. C’est une prise de risque dangereuse, disent les médecins, tchadinfos à interroger Dr Mbainguinam Dionadji président de l’Ordre national des médecins du Tchad.

La vente de la chloroquine et ses dérivés bat son plein, ajouter à cela la consommation du jus de feuilles de neems jugés efficace et pris comme alternative à la chloroquine sur le conseil de plusieurs pseudo médecins ou tradipraticien sur les réseaux sociaux.

Cette situation, est la conséquence des plusieurs sorties médiatiques des chercheurs et spécialistes sur les résultats promoteurs quant à l’usage de la chloroquine sur des patients atteints du covid-19. Même si l’OMS n’a pas homologué ce traitement, plusieurs pays à l’instar du Sénégal l’ont essayé et annoncent des résultats satisfaisants.

Selon le président de l’Ordre national des médecins du Tchad Dr Mbainguinam Dionadji, l’automédication en ce moment n’est pas conseillée, mais des mesures de prévention pour éviter la contamination de ce virus existent : « La transmission de coronavirus se fait d’homme à homme, cette transmission ne se fait pas comme d’autres maladies qui se transmettent par le sang ou par d’autres voix. Le Covid-19 est un virus qui est ici au pays, nous devrons être rigoureux dans les mesures préventives. »

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Plusieurs personnes se font des illusions en avalant de la chloroquine ou en les achetant par précaution averti Dr Mbainguinam. « La chloroquine c’est un antipaludéen. Alors quand tu n’as rien en main et que tu essayes d’utiliser ce qui est disponible si ça donne des résultats, tu ne peux qu’être heureux. Donc la chloroquine, les gens l’ont utilisé à la Corée en associant avec un antiviral. La chloroquine a été testée à Marseille, il est vulgarisé et donné aux gens infectés. Ce n’est pas la prévention, mais c’est un traitement qui est associé à d’autres anticorps et on croit que c’est possible d’être guérie, mais c’est loin d’être une prévention. Elle a des effets secondaires quand on prend longtemps pour la prévention provoque la rétinopathie (maladie de l’œil). »

Le président de l’Ordre des médecins appelle le gouvernement à faire une sensibilisation très large et dans chaque langue du pays « ce que le gouvernement doit faire, c’est de vulgariser au maximum les gestes qui sauvent à toute la population, même aux besoins traduire dans les langues locales toutes les directives qui ont été arrêtées et comme ça chaque personne saura et suivra seulement ces mesures et les mettra en valeur, je crois qu’il serait mieux à l’aise (hors de danger du Covid-19). »

Le médecin dit également que chaque pays a son contexte, c’est pourquoi les conditions d’isolement des pays ne se ressemblent pas : «chaque pays a son contexte, ce qui se passe en France ne peut pas se passer au Tchad et ce qui se passe au Tchad ne peut pas non plus se passer au Mali. Donc chaque pays a son contexte, je crois que le mieux c’est d’écouter, c’est de suivre ce que les autorités donnent comme indication.» Il ajoute également que : « Boire beaucoup d’eau est aussi une mesure préventive selon lui, car le virus dure 3-4 jours dans la gorge avant d’atteindre le poumon, plus d’eau, plus de risque que le virus parte dans l’estomac au lieu d’aller dans le poumon.»

Perline Noudjimadji stagiaire