Parmi les provinces touchées par la pandémie de la Covid-19, en dehors de N’Djamena, le Kanem arrive en tête avec 18 cas confirmés. C’est le dernier bilan du communiqué publié par les autorités sanitaires. Comment cette province est arrivée à tel niveau de contamination ? Tchadinfos.com vous révèle les en dessous d’une maladie qui gagne de plus en plus de terrain dans cette contrée du Tchad où les structures hospitalières manquent presque de tout.

Le Kanem, cette province historique du Tchad, située à la lisière du Niger et de la Libye est l’une des provinces les plus touchées du pays par la pandémie de la Covid-19. Avec 18 cas déjà confirmés, il arrive en deuxième position après N’Djaména la capitale, l’épicentre du Coronavirus. Pourquoi cette hausse particulière de contamination au Kanem ? Difficile de répondre avec exactitude. Une chose est sûre, la maladie a gagné du terrain. Les jours à venir risque d’être catastrophiques. Une délégation conduite par le ministre de la Santé publique serait attendue sur place pour explorer les possibilités pour contenir ou du moins circonscrire l’évolution inquiétante de la pandémie.

Dès la confirmation du 1er cas de la Covid-19 au Tchad, les autorités administratives locales avaient annoncé que le Kanem ne dispose pas de moyens de riposte contre le Coronavirus. Plusieurs difficultés ont été énumérées dont les plus importantes sont le manque du personnel qualifié, des moyens logistiques et financiers. L’administration locale avait même ironisé que « si un cas venait d’être confirmé, c’est toute la province qui sera exposée ».

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En effet, trois cas ont été simultanément annoncés. Le premier sujet est un Soudanais, venant du Niger. Il a été déclaré positif dans la ville de Rig Rig. Le second a été enregistré dans un hôpital à Aréyourou, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Mao. Le troisième cas est une employée d’une agence des Nations Unies qui était en contact avec son responsable déclaré positif. Elle a son tour a transmis la maladie aux autorités locales notamment le Gouverneur de la province.

Le Gouverneur a transmis à ses contacts notamment son épouse et ses proches collaborateurs surtout des délégués provinciaux qui à leur tour ont contaminé d’autres personnes. D’après des sources sur place, la plupart des personnes contaminées actuellement dans le Kanem sont soit des employés des organisations humanitaires, soit des agents de l’administration publique.

La crainte d’une montée en puissance de la pandémie est encore grande actuellement dans la province du Kanem. Les contacts des sujets testés positifs fuyant les conditions difficiles de confinement errent dans la ville de Mao. Des employés des organisations humanitaires dont certains collaborateurs sont déclarés positifs se pavanent dans la ville comme si de rien était.

Le comité provincial de riposte ne dispose d’aucun moyen pour apporter une solution adaptée aux multiples difficultés dans la lutte contre la pandémie. Visiblement rien ne marche dans cette province, l’une des plus vastes du pays. Les autorités doivent impérativement se mobiliser pour contenir la pandémie du Coronavirus dans le Kanem. Si non, le pire reste à venir. En plus d’être enclavée, démunie, la province est la porte d’entrée des marchandises venant du Niger, du Nigeria, et de la Libye depuis le phénomène de l’insécurité provoqué par la secte Boko Haram dans le Bassin du lac Tchad.