Le prix d’achat de tomate dans les marchés de N’Djaména ne cesse de grimper. Beaucoup de ménagères se trouvent incapables d’acheter ce fruit. Pourtant, la tomate est un élément incontournable de la gastronomie tchadienne.

Au marché d’Ardep-djoumal communément appelé Dombolo, les caisses de tomates, venant du Lac-Tchad sont alignées à perte de vue. C’est le plus grand marché de tomate de la capitale où s’approvisionnent tous les commerçants détaillants.

A 7 heures, le marché est plein de monde. Grossistes et détaillants discutent le prix. Les vacarmes et les brouhahas de la foule sont perceptibles de loin. A 9 heures, l’endroit est clairsemé. C’est la particularité de marché Dombolo.

De l’avis de Haroun Idriss, commerçant grossiste, la cherté de la tomate cette année est due à la montée de l’eau de sel qui a envahi les cultures. « Il y avait beaucoup de pluie cette année et ça a influé sur la culture de tomate », dit-il. Conséquence, la production de tomate a drastiquement baissé et le prix a exponentiellement grimpé.

Le prix d’une caisse de tomate varie en fonction de la variété. Les tomates dites blindées qui se caractérisent par leur couleur rouge foncée sont vendues à 25.000 F CFA la caisse et les tomates billi en raison de leur taille très petite à 20 000 F CFA la caisse. Ces prix ont un impact direct sur le panier de la ménagère. « L’achat de la tomate n’est plus à ma portée. Ça relève du luxe. Il n’y pas l’argent donc on ne gère que les prioritaires», lance une ménagère rencontrée dans ce marché.

Au marché, le tas de tomate qu’on vendait à 50 et 100 F  est monté à 250 et 500 F CFA. « 5  tomates seulement à 500f. Même la pomme est moins chère que la tomate», se plaint Haoua, une mère de famille.  « On ne peut rien faire. Sur une caisse on ne trouve qu’un bénéfice de 2 500 F et parfois moins. Et pour finir la caisse, il faut 2 à 3 jours », lui répond Am-Kaltouma, vendeuse de tomate.

Le problème de la production et de la structuration de la filière tomate est identique à l’ensemble de problèmes que connaît l’agriculture tchadienne. « Il y a une période de l’année où une caisse de tomates ne coûte que 4 00Ff. Tellement qu’il y a une surproduction, on ne sait où mettre la tomate. On a un sérieux problème de conservation », regrette Haroun Idriss.