BANGUI, 23 mars (Xinhua) — Les habitants de la capitale de la République centrafricaine sont peu rassurés de leur sécurité avec les informations relatives aux entrées de certains éléments de la coalition rebelles duSéléka, dans le banlieu de la ville.

Des parents ont interdit à leurs enfants de s’éloigner de la maison. « J’ai dit à mes enfants de rester toujours près de la maison, de ne pas trop s’éloigner de la maison même le jour. On ne sait jamais. A tout moment les rebelles peuvent arriver à Bangui », s’est inquiété Jean Bruno Saka, habitant du quartier Malimaka dans le 8ème arrondissement.

« Les rebelles du Séléka n’ont aucune raison de briser les accords de Libreville. Et je trouve aberrant qu’ils accusent la majorité présidentielle ou le président François Bozizé de ne pas vouloir respecter ces accords, alors qu’il est fait mention dans ces accords que son application est sujette de la mise en place du comité de suivi dont le médiateur président Denis Sassou est lui- même le président », a expliqué un observateur de la vie politique centrafricain qui a requis l’anonymat.

Depuis l’annonce de la violation de la ligne rouge par les rebelles du Séléka vendredi, plusieurs jeunes de la capitale étaient partis volontairement demander des armes pour combattre aux côtés des forces armées centrafricaines (FACA). Certains ont fait une veillée sur place devant le siège national du parti au pouvoir KNK afin de suivre l’évolution des événements sur le terrain.

A la sortie sud, il y a une forte présence des voyageurs surchargés qui migrent vers la ville de Mbaïki, située à une centaine de kilomètres de Bangui, fuyant ainsi en cas d’une éventuelle attaque rebelles contre la capitale.

Dans les quartiers, les propriétaires des véhicules enlèvent les pièces nécessaires ou mettent leurs véhicules sur cale pour les rendre inutilisables.

« Les leaders du Séléka ont fait venir beaucoup de mercenaires qui ont saccagé et pillé les grandes villes qu’ils ont prises. Nous craignons la même chose ici à Bangui. Ils vont venir tout prendre chez nous pour ramener dans leurs pays », s’est plaint Pierre Marcel Kamba, habitant du quartier Benz-Vi dans le 5ème arrondissement.

Plus tôt dans la journée, la ville de Bossémbélé située à une centaine de kilomètres de la ville de Bangui a été attaquée par les rebelles de la coalition du Séléka. Cette localité est l’une des bases militaires et c’est là où se trouve la prison politique initiée par le régime du président centrafricain, François Bozizé.

D’après les informations reçues avant l’interruption du réseau téléphonique à Bossémbélé, des éléments de la Garde présidentielle qui assurent la sécurité de cette base militaire ont été mis en débandade. Cette information a été confirmée par un sous officier qui s’est retiré de la ville et se trouve dans la brousse.

A l’annonce de l’attaque de la ville de Bossémbélé, qui se trouve à la sortie ouest de Bangui, les habitants de la ville de Boali située à 90 kilomètres de la capitale centrafricaine ont quitté les lieux pour se réfugier dans la brousse. Les jeunes de Boali se sont armés de machette et armes blanche pour sécuriser leur localité. Deux barrières militaires ont été érigées à l’ entrée et à la sortie de la ville.

Cependant du côté de la ville de Damara, sortie nord de Bangui, les rebelles ont été repoussés par les éléments des Forces armées centrafricaine (FACA), alors que les hommes du Séléka qui ont défoncé la ligne rouge ont lancé leur cap vers Bangui.

D’après les témoignages recueillis ce matin, la ville de Damara est sous contrôle des rebelles et les FACA ainsi que les forces étrangères se trouvent quant à eux à 55 kilomètres de Bangui.

« Lors des combats et en se repliant sur Damara, les rebelles ont pris de forces le véhicule du prêtre de l’église catholique de cette ville. Acompagné des éléments de forces étrangères, le curée a demandé aux rebelles de lui restituer le véhicule, mais ceux-ci ont refusé et garde la voiture », a témoigné un habitant de la localité.

La ville de Boali situé a environ 90 km de Bangui s’est vidée de sa population depuis ce matin.