NAIROBI, 8 avril (Xinhua) — Les factions rivales en conflit en République centrafricaine (RCA) ont signé à Nairobi au Kenya deux accords de paix pour mettre fin aux hostilités et ouvrir une nouvelle ère de stabilité politique dans leur pays.

Ces deux accords, l’Accord de Nairobi sur le cessez-le-feu et la cessation des hostilités entre les mouvements Ex-Seleka et Anti- Balaka, d’une part, d’autre part la Déclaration de Nairobi d’ engagement au respect de la feuille de route de transition en République centrafricaine, ont été signés tous les deux mercredi dans la capitale kényane.

Le président kenyan Uhuru Kenyatta et son adjoint William Ruto ont assisté à la signature de ces deux accords, entre les mouvements Anti-Balaka, représenté par Joachim Kokate, et Séléka, dirigé par l’ex-président Michel Djotodia.

“Je vous remercie pour la patience, la compréhension et l’ engagement dont vous avez fait preuve. Ce sont les marques d’une direction mature capable d’apporter le progrès et le bonheur aux habitants de la RCA”, a déclaré M. Kenyatta après la signature de ces accords.

Il a appelé les parties prenantes à respecter ces accords à éviter de se laisser détourner de leurs objectifs par des forces extérieures.

“Il y aura beaucoup de personnes pour tenter d’apporter les divisions entre vous pour leur bénéfice personnel. Votre principal intérêt doit être le bien-être des habitants de République centrafricaine”, a-t-il déclaré dans un communiqué publié à Nairobi.

La coalition rebelle Seleka, mouvement en grande partie musulman, et les milices chrétiennes “Anti-Balaka” sont les principaux acteurs des violences quasi-quotidiennes qui ont fait des milliers de morts en Centrafrique.

Ces deux accords visent à assurer le désarmement et la démobilisation des différentes milices dans le pays.

Le président Kenyatta a souligné que la signature de ces accords de paix n’était qu’une première étape et qu’il restait un grand nombre de questions à régler pour assurer la stabilité de la Centrafrique.

“L’esprit de fraternité que vous avez développé ici à Nairobi doit se poursuivre même jusqu’au forum de Bangui”, a-t-il ajouté.

M. Kenyatta a assuré à ces délégations que le Kenya continuerait de se tenir à leurs côtés tandis qu’ils s’efforcent de s’allier pour assurer la construction de leur nation. Des progrès rapides et substantiels ont été réalisés en vue d’un règlement politique qui rétablira la place de la Centrafrique au sein de la communauté des États pacifiques, a-t-il dit.

Les dirigeants des deux groupes rivaux ont remercié le président Kenyatta et le gouvernement du Kenya pour leurs efforts en vue d’apporter la paix en Centrafrique.

Ils ont déclaré que leur pays connaissait des troubles politiques depuis 20 ans, soulignant que l’engagement de la direction kenyane aurait incontestablement des conséquences positives.

“Nous sommes venus ici pour la paix et pour trouver un accord entre nous. Le temps que nous avons passé à Nairobi nous a permis d’apprendre et de comprendre les efforts déployés par le Kenya pour parvenir à cet accord”, a déclaré M. Djotodia.

Le dernier conflit en date en Centrafrique a éclaté en décembre 2012. Quelque 5.600 soldats des forces de paix de l’Union africaine et environ 2.000 soldats français ont été déployés dans le pays.

Le processus de médiation, débuté en novembre de l’année dernière, est dirigé par l’ex-président de l’Assemblée nationale du Kenya, Kenneth Marende, et par l’ex-général de l’armée de terre kenyane, Njuki Mwaniki.