YAOUNDE, 16 mars (Xinhua) — Expulsé de N’Djamena au Tchad où il s’était réfugié pour échapper, dit-il, à des menaces d’arrestation, l’opposant et ex-chef rebelle centrafricain Jean-Jacques Démafouth est retourné samedi à Paoua (Nord-ouest) où il s’était rendu avec une mission de l’Onu, a dit à Xinhua le porte-parole du gouvernement, Crépin Mboli Goumba.

“Il est sous la protection de la Micopax (Mission de consolidation de la paix de la Communauté des Etats de l’Afrique centrale en République centrafricaine, NDLR)”, a fait savoir Mboli Goumba, ministre de l’Equipement et porte-parole du gouvernement d’union nationale et de transition formé début février après la signature des accords de paix de Libreville (Gabon) du 11 janvier.

Vice-président depuis deux ans et demi du comité de pilotage du programme DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion) qui vise à pacifier la République centrafricaine (RCA) par le désarmement des mouvements rebelles, Démafouth, leader de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD, rébellion), s’était rendu à Paoua mercredi avec une mission de l’Onu pour distribuer des primes en vue de ce processus à ses éléments.

L’ex-chef rebelle devenu homme politique avait faussé compagnie à la délégation onusienne en décidant de prendre, à bord d’une moto, la direction de la capitale tchadienne pour un exil. Une décision, a-t-il expliqué, motivée par le souci d’échapper aux menaces d’arrestation exprimées par le ministre de la Sécurité publique, allégations démenties par les autorités.

“Je confirme qu’il n’y a aucune procédure judiciaire à l’encontre de M. Démafouth”, assurait encore vendredi soir à Xinhua Crépin Mboli Goumba pour qui, cependant, même si l’intéressé a “quitté la République centrafricaine en homme libre (et) va revenir en homme libre”, “il faut quand même relever qu’il a porté des accusations graves contre le ministre de la Sécurité publique”.

De retour dans son pays après avoir été déclaré persona grata à N’Djamena par les autorités tchadiennes, Jean-Jacques Démafouth, ex-ministre de la Défense nationale et candidat malheureux à la présidentielle de janvier 2011, a repris ses accusations. Mais, à en croire le porte-parole du gouvernement qui affirme avoir échangé avec lui samedi soir au téléphone, “nous sommes en train de prendre des dispositions pratiques pour son retour à Bangui”.

La mission avec les Nations Unies à Paoua s’inscrit dans la mise en œuvre de l’opération de cantonnement des combattants rebelles, un des termes des accords de paix de Libreville pour une sortie de crise entre le pouvoir du président François Bozizé et la coalition rebelle Séléka qui a pris les armes en décembre pour le renverser.