BANGUI, 24 mars (Xinhua) — Quelques heures après l’entrée des rebelles de la Séléka dans la capitale centrafricaine Bangui, “la panique s’est emparée des populations et des ressortissants étrangers en l’absence d’une déclaration officielle ni de la part des rebelles ni du régime de président François Bozizé annoncé en fuite vers le Congo-Brazaville, ont confié à Xinhua des personnels du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de Bangui.

“La confusion règne en l’absence d’une déclaration officielle. On ne sait pas qui fait quoi. Dans ces conditions, il est difficile de dire avec précision la situation qui prévaut dans la capitale centrafricaine”, a confié à Xinhua M. George Georgantas, chef de délégation du CICR à Bangui.

Néanmoins, a-t-il poursuivi, “des sources faisant état de ce que les rebelles paradent dans la ville et que des tirs d’armes lourdes qui résonnent ici et là ont installé une panique générale dans la ville, signalent des pillages de magasins”.

Selon le service de communication de la délégation du CICR qui a cantonné tout son personnel dans ses locaux à Bangui, “les blessés, dont le nombre est difficile à évaluer, ne sont pas soignés en raison non seulement de l’absence d’électricité dans une partie de la ville mais surtout de l’incapacité du personnel médical à accéder dans les formations sanitaires”.

L’entrée des rebelles à Bangui est aussi ressentie au Cameroun, en l’occurrence à Kentzou, une ville de l’Est-Cameroun, située à environ 10 km de la frontière centrafricaine. “Cette nuit, vers 2h jusqu’à 3h30, on a entendu des crépitements des armes dans la ville”, confie un habitant de la ville à Xinhua.

D’après d’autres témoignages, des rebelles centrafricains ont attaqué à l’arme lourde le commissariat et la brigade de gendarmerie de la ville, pour libérer trois de leurs compagnons arrêtés la veille en possession d’armes et de munitions et détenus par la police et la gendarmerie.

“Les rebelles étaient répartis en deux équipes. La première a tiré des obus sur le mur du bâtiment de la gendarmerie créant un trou par lequel ils sont entrés pour libérer leur camarade. La 2è équipe a attaqué le commissariat où étaient gardés à vue deux rebelles. L’un des deux policiers de garde s’est sauvé alors que l’autre a été fait prisonnier”, révèle une source au sein des services de sécurité camerounais.

La situation qui règne actuellement à Bangui résulte des divergences de vue entre la rébellion et le président centrafricain sur la mise en œuvre de l’accord de paix signé à Libreville au Gabon.