L’ancien président centrafricain François Bozizé a accusé mardi, sur BBC Afrique, le Tchad de l’avoir lâché et d’avoir soutenu les rebelles du Séléka qui ont pris le pouvoir à Bangui le 24 mars.

“Le samedi 23 (mars) nous avons anéanti les forces de la Séléka mais cependant dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 nous pourrions affirmer qu’il a eu un soutien d’un pays africain, je crois bien inévitablement le Tchad”, a affirmé M. Bozizé.

“C’était les forces spéciales des forces armées tchadiennes qui ont mené l’opération dans la matinée du dimanche puis ont attaqué la base des Sud-africains qui se trouvaient sur l’itinéraire” vers Bangui, a-t-il ajouté.

“Nous avions des relations fraternelles solides, entre le Tchad et la République centrafricaine (…) mais nous sommes surpris de ce comportement du à quoi? Seules les autorités tchadiennes peuvent nous donner des explications”, a également affirmé l’ancien président.

Le Tchad, puissant voisin, était un soutien de poids à François Bozizé, qui l’avait aidé à prendre le pouvoir par les armes en 2003 et à combattre des rébellions du Nord en 2010.

“La position du Tchad dans ce conflit est pour le moins ambiguë et le pouvoir tchadien est soupçonné d’entretenir des relations coupables avec le Séléka”, a commenté, pour sa part, le groupe de recherchesInternational crisis group (ICG) dans un récent rapport.

“J’ai téléphoné hier au président (congolais) Sassou (médiateur dans la crise centrafricaine) pour lui dire que je voudrais être présent au sommet extraordinaire de N’Djamena demain (mercredi) mais malheureusement il semble bien que le protocole de la présidence de N’Djamena a donné une réponse négative”, a ajouté M. Bozizé.

Un sommet extraordinaire de la Communauté Economique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) consacré à la situation en Centrafrique se tiendra au Tchad mercredi.

Le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye, reconduit dans ses fonctions par le nouvel homme fort du pays Michel Djotodia, est arrivé dans la soirée à N’Djamena pour représenter le nouveau pouvoir centrafricain.

François Bozizé, qui avait trouvé refuge au Cameroun après l’entrée des rebelles Séléka dans Bangui le 24 mars, a demandé l’asile au Bénin, selon le ministre béninois des Affaires étrangères Arifari Bako.