YAOUNDE, 5 décembre (Xinhua) — Les auteurs de l’attaque armée meurtrière survenue à l’aube jeudi à Bangui provenaient de Boy Rabe, un quartier au Nord de la capitale de la République centrafricaine (RCA), et de la République démocratique du Congo ( RDC) voisine, a déclaré à Xinhua le porte-parole de la présidence Guy Simplice Kodégué.

“Les gens sont venus de la RDC, de Boy Rabe. Ils ont investi le siège de l’Assemblée nationale jusqu’au commissariat du 8e arrondissement de Bangui. Ils ont été pourchassés jusqu’à leurs derniers retranchement. La situation est actuellement sous contrôle”, a rapporté dans un entretien téléphonique jeudi après- midi à Xinhua après de longues heures de silence du pouvoir.

Boy Rabe est un quartier populaire du Nord de Bangui réputé hostile au nouveau pouvoir de Michel Djotodia qui le décrit plutôt comme un bastion d’ex-soldats des Forces armées centrafricaines ( FACA, l’armée nationale) proches du président déchu François Bozizé et abritant d’importantes caches d’armes.

Une opération de désarmement menée dans cette agglomération par les ex-rebelles de la Séléka quelques semaines après leur prise du pouvoir le 24 mars avait dégénéré en violents affrontements.

L’attaque de jeudi matin suivi d’une riposte musclée des ex- Séléka a causé des dizaines de morts et de blessés, selon des sources officielles qui se gardent de communiquer un bilan précis, s’empressant plutôt d’annoncer un retour au calme qui ne rassure du reste pas la population restée pour la plupart bloquée chez elle au cours de cette journée par peur de dégâts collatéraux et encore sous le choc.

Ces événements à travers lesquels le pouvoir de Michel Djotodia dénonce une tentative de coup d’Etat surviennent au moment où commence à se mettre la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), une force multinationale sous mandat de l’Union africaine (UA) chargée de permettre un retour à la paix et la sécurité dans ce pays pauvre et enclavé d’Afrique centrale, ainsi que des renforts français.

Après celui décidé il y a moins de deux semaines et étalé de 22h00 locales (21h00 GMT) à 06h00 (05h00 GMT), le président par intérim et ancien leader de l’ex-coalition rebelle de la Séléka officiellement dissoute en septembre, a décrété lors d’une adresse à la nation jeudi en mi-journée, un nouveau couvre-feu de 18h00 ( 17h00 GMT) à 6h00 (5h00 GMT).