L’entrepreneuriat, un mot qui est au cœur des débats ces dernières années au Tchad. Il est aussi devenu l’un des mots les plus en vogue en milieu jeune qui panache entre atelier de formation, exposition, concours, coaching et bien plus. Mais la censure d’Internet et la coupure intempestive d’électricité constituent un frein à cet engouement.



Être salarié n’est plus synonyme de sécurité de nos jours. Les jeunes tchadiens l’ont compris, voilà pourquoi nombreux sont sensibles à l’idée de créer une entreprise. Se lancer dans ce secteur veut simplement dire prendre sa destinée en main.
Le secteur entrepreneurial au Tchad est encore au stade de balbutiements. Même si nous assistons à la crue des startups et quelques créations d’entreprises, l’hésitation se ressent.

D’où provient cette hésitation de créer son entreprise ?

Les jeunes ont de plus en plus envie de suivre un idéal, de prouver leurs compétences et répondre à un besoin de reconnaissance. Cela va de soi car c’est le goût de l’aventure professionnelle. C’est-à-dire avoir le sens des responsabilités, ne plus dépendre d’une hiérarchie. Mais ce rêve est difficile à réaliser. Certaines conditions ne sont pas réunies pour favoriser les prises de décision vers ce secteur.

L’entrepreneuriat à l’ère du numérique sied avec Internet, électricité.
Le web permet d’asseoir la notoriété de l’entreprise, créer une communauté, faciliter les discussions qui aboutissent à un potentiel marché.
La censure constitue l’un des abcès dans l’épanouissement du secteur entrepreneurial.
Lady Vinabil, CEO Digital Plus se prononce à ce sujet : « La censure des réseaux sociaux a un impact considérable. Il s’agit de la limite d’interaction entre client-vendeur, l’absence du e-commerce, et surtout de la décroissance du chiffre d’affaires ».
Il poursuit : «Dans le contexte tchadien, la communication est plus flexible par message vocal WhatsApp. Elle est automatiquement restreinte, lorsqu’il faut utiliser les VPN pour contourner, cela nous fait perdre en chiffre d’affaires ».

Un autre aspect majeur est le manque d’électricité. Le numérique ne peut être dissocié de l’énergie. Le problème d’énergie au Tchad est un obstacle. Amine Mao Casimir jeune aspirant au secteur explique : ‘’Entreprendre n’est pas un problème tant qu’on est vif et créatif mais lorsqu’on pense aux difficultés liées à Internet et à l’électricité, on se décourage. Encourager les jeunes à créer, innover leur permet certes d’être indépendant et d’éliminer en partie le chômage. Mais il convient de se demander si les conditions sont réunies’’.

L’entrepreneuriat semble se situer au cœur des mesures d’accompagnement pour élargir la créativité en milieu jeune.
Mais ce sont les problèmes auxquels sont confrontés les entrepreneurs, notamment ceux liés à Internet et l’électricité, qui font hésiter certains à franchir le pas.