DOUALA, 17 décembre (Xinhua) — La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), qui regroupe le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad, devrait enregistrer un rebond de croissance du PIB de 5,3% l’année prochaine, après un ralentissement à 2,6% en 2013, révèlent les prévisions de la Banque centrale des Etats de l’ Afrique centrale (BEAC).

Essoufflée cette année après s’être établie à 5,1% en 2012, à cause de la baisse de la production pétrolière et des investissements publics puis du repli des activités dans les BTP ( bâtiments et travaux publics), les perspectives pour l’année à venir indiquent des signes de reprise, grâce à la hausse de la production pétrolière et des activités non pétrolier, de l’avis de la banque centrale régionale.

“La croissance est de retour dans la sous-région”, a déclaré à la presse au terme de la quatrième et ultime réunion annuelle de l’ année 2013 du Comité de politique monétaire (CPM) qu’il préside mardi à Douala, dans la métropole économique camerounaise, le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama.

En dehors de la conjoncture internationale marquée par la reprise économique mondiale, grâce précisément à une “contribution importante des pays émergents malgré un ralentissement”, le patron de la banque centrale a mis en avant les effets de la décision prise en octobre de refinancer les titres publics émis par les Etats de la région.

Egalement annoncée, une hausse de la production pétrolière consécutive à la découverte de nouveaux champs dans certains pays dont notamment la Guinée équatoriale, le Congo et quelque eu le Gabon.

“On a découvert quelques champs qui vont entrer en production l’ année prochaine. Certains sont déjà en production”, a-t-il souligné en réponse à une question de Xinhua.

A l’exception de la République centrafricaine qui, à cause du conflit sociopolitique qui le ronge depuis un an, tire d’ailleurs la croissance du PIB (produit intérieur brut) régional vers le bas, tous les pays de la CEMAC sont producteurs de pétrole.

Locomotive de cette région avec une contribution estimée à 40% du total, le Cameroun en est la seule économie diversifiée. Ce qui explique une évolution en dents de scie de la croissance du PIB, relève M. Abaga Nchama pour qui en outre “la production agricole aussi va donner de bons résultats” en 2014.

Bine entendu, le niveau de reprise projeté reste insuffisant, a remarqué le gouverneur de la BEAC.

“Il faut doper nos économies. Il faut qu’il y avait davantage de financements”, a-t-il insisté. Avant d’être révisées à la baisse à 2,6% fin octobre, les prévisions précédentes en août tablaient sur une croissance de 3,2% en 2013.

Les tensions inflationnistes s’accroîtraient légèrement à 3,2% en 2014, contre 2,5% en 2013. Le solde budgétaire, base engagements, hors dons, afficherait un excédent de 2,6% du PIB contre 1,1% du PIB en 2013, tandis que le déficit du solde extérieur courant reviendrait à 4,7% du PIB contre 6,8% du PIB en 2013.

Pour sa part, le taux de couverture extérieure de la monnaie demeurerait confortable, autour de 98%”, mentionne le communiqué de presse publié à l’issue de la réunion du CPM à Douala.