Le ministre en charge des Affaires étrangères a fait un déplacement le mardi 23 juin 2020 à l’Assemblée nationale. Mahamat Zene Chérif est allé défendre, face aux députés, son projet de loi portant sur la ratification du traité révisé de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).  L’objectif est de favoriser l’intégration africaine qu’il en fait un sujet primordial.

Le traité révisé, objet des discussions, est un document juridique qui va dorénavant régir le fonctionnement et l’organisation de la CEEAC. Pour le ministre Mahamat Zene Chérif, beaucoup de personnes pensent que la CEMAC et la CEEAC sont  deux institutions distinctes. Et que par conséquent, on croirait appartenir à deux communautés différentes. Mais non, « au niveau de l’Union africaine, les communautés qui sont reconnues comme communautés régionales et à ce titre, considérée comme un pilier dans le processus d’intégration continentale  c’est la CEEAC. Ce n’est pas la CEMAC » a expliqué le ministre. C’est pour quoi, justifie-t-il, « nous sommes obligés d’aller vers cette harmonisation et à terme il faut que la CEMAC soit dissoute dans la CEEAC ». Il a confié à la représentation nationale que le processus a été enclenché mais connait des retards à cause de la lenteur de procédure.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie tchadienne déclare qu’il ne peut pas y avoir une intégration continentale tant que l’intégration au sein des régions n’est pas encore en marche. C’est dans le souci d’ouvrir la voie à cette intégration au sein de la région Afrique centrale que la ratification de cette loi par le Tchad devient importante. Bien que créée en 1983, le ministre explique que la CEEAC n’avance pas. « Nous nous sommes rendu compte que jusqu’aujourd’hui, nous ne remplissons pas les critères d’une communauté économique régionale digne de son nom. C’est pourquoi, les chefs d’Etats ont décidé de la réforme qui  a été conduite avec succès », a détaillé le ministre. Convaincus du bien-fondé du projet soumis à leur appréciation, les députés ont, à l’unanimité, voté cette loi. Ce vote autorise de facto le président de la République à ratifier le traité révisé de la CEEAC.