Le président du collectif tchadien contre la vie chère(CTVC) Digamnayal Nely Versinis a fait une sortie médiatique pour expliquer pourquoi il a annulé la marche du 25 avril dernier.

J’ai été interpellé par la police et conduit aux renseignements généraux (RG). J’ai été soumis à des interrogatoires de 23 h à 3 h du matin. Lors des interrogations, il a été porté à ma connaissance que des dispositions ont été déjà partiellement prises par le gouvernement pour pallier  cette pénurie de gaz préjudiciable aux ménages. Mes interlocuteurs ont plaidé pour le report de la marche pour deux semaines. Et ils ont exprimé le vœu d’organiser une descente sur le terrain en compagnie des reporters de la presse nationale pour faire le constat  de la production réelle du gaz butane. Une piste de solution serait explorée après ce constat concerté. J’ai rejeté cette proposition”, explique Versinis lors du point de presse qu’il a animé ce 1er mai.

Face à son refus, c’est le ministre de l’Administration du territoire qui a interpellé Versinis sur le bien-fondé de maintenir la marche dans la mesure où les différents points de vente sont en train d’être ravitaillés progressivement afin que dans deux semaines, tous les ménages soient servis.

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Face à cette situation et soucieux de réitérer le caractère citoyen de notre revendication, en mon âme et conscience, j’ai concédé au gouvernement le report de cette marche tout en affirmant avec force que des actions d’envergure seront initiées si les promesses de ravitailler tous les ménages en gaz dans un délai raisonnable de deux semaines se révélaient trompeuses, a affirmé le président du CTVC.

Le président du collectif tchadien contre la vie chère (CTVC) dit avoir fait plusieurs fois la prison et n’est pas prêt à laisser tomber sa lutte. “J’ai fait quatre fois la prison, je suis aguerri contre les agissements de ce régime, et je pourrais jamais échanger cette noble lutte contre quelques  sales billets de banque. Lorsqu’ un Etat comme le nôtre utilise les lois et ordonnances liberticides pour bloquer les activités des organisations  de la société civile qui militent aux cotés de la population, en ma qualité de leader, j’ai le devoir d’être un stratège et de ne pas tomber dans leur piège juridique.”

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Pour Versinis, l’heure est maintenant de penser à un autre sujet de revendication. “Ce n’est pas les sujets de revendication qui en manquent au Tchad”, a-t-il précisé. Versinis de répondre à ces détracteurs sur les réseaux sociaux : “ Libères-toi d’abord de ta peur, de ta résignation, de ton amorphie et de ta passivité qui t’empêchent de revendiquer ton droit élémentaire. A seul on va vite, mais à deux on ira plus loin, j’avais lancé un appel vibrant à l’endroit de tout le monde sans exception[…] Ce n’est pas avec 13 manifestants que les oppresseurs  ont cédé le pouvoir au Burkina, en  Tunisie, en Egypte,  récemment en Algérie et au Soudan. Quand quelqu’un te tape, tu n’as besoin de lui demander la permission avant de pleurer”.