Selon le rapport publié par l’organisation Famine Early Warning systems Network, la production céréalière de la campagne 2018-2019 est estimée à 3 003 362 de tonnes, soit une augmentation de 12% comparée à la moyenne quinquennale. Cependant, certaines provinces du Sud (Moyen-Chari, Mandoul, Logones Oriental/Occidental et Tandjilé) ont enregistré des déficits de 4 à 13% à cause des séquences sèches et de l’arrêt précoce des pluies. La plupart des provinces sont en insécurité alimentaire minimale (phase 1 de l’IPC). 

Selon Fews Net, les conditions générales d’élevage sont bonnes et l’embonpoint des animaux est à un niveau satisfaisant. Un retour massif des transhumants est observé. Ils sont actuellement dans la zone du Ouaddaï (Biteha) et continuent vers le Sud, comme en année normale. Ces mouvements massifs pourraient occasionner des conflits ainsi que des dégâts sur les cultures qui tardent à être récoltées.

Les résultats des enquêtes SMART de septembre 2018 indiquent que la prévalence de la Malnutrition Aiguë Globale (MAG) au niveau national est de 13,9%, ce qui est au-dessus du seuil d’alerte de 10% fixé par l’OMS. La moitié des régions du pays, notamment en zone sahélienne, affiche des niveaux supérieurs. Le Kanem affiche le taux le plus élevé (25%) en raison de la prévalence des maladies.

La situation alimentaire est précaire au Tibesti ainsi qu’au Lac en raison du contexte sécuritaire délicat qui se caractérise par la perturbation des moyens d’existence des ménages (baisse/absence des revenus, difficile accès au marché et à la nourriture, etc..), des marchés et flux locaux et transfrontaliers. Les ménages sont en crise (Phase 3 de l’IPC) ou en Stress (Phase 2 ! de l’IPC) en présence d’assistance humanitaire.