YAOUNDE, 21 janvier (Xinhua) — Les troupes tchadiennes dépêchées par N’Djamena pour soutenir l’armée camerounaise dans la lutte contre Boko Haram se déploieront à partir d’au moins 5 sites d’opérations dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun principalement touchée par les attaques de la secte islamiste nigériane, a rapporté mercredi à Xinhua une source sécuritaire.

Depuis l’arrivée de la première vague constituée de parachutistes le 15 janvier, ces troupes comprenant diverses unités militaires, dont le nombre reste un secret, se sont installées avec des hélicoptères de combat à Maroua, la principale ville de l’Extrême-Nord, puis à Fotokol où ils déploient des blindés, a précisé cette source.

Frontalière du Nigeria, la localité de Fotokol représente justement l’une des principales positions de l’état-major conjoint en cours de mise en place par l’armée camerounaise et son homologue tchadienne.

Elle fait de la ligne de front où Boko Haram sévit par ses attaques et oppose au Cameroun une riposte globalement couronnée jusqu’ici de succès.

Figurent également sur la liste, Amchidé, Balgaram, Waza et Achigachia, où la secte islamiste nigériane a attaqué fin décembre un camp militaire, tuant une dizaine de soldats, selon des sources militaires qui avaient aussi fait part de plus de 150 morts dans les rangs des assaillants.

En réponse à l’appel à la solidarité internationale de son homologue camerounais Paul Biya face à la persistance de la menace terroriste, le président tchadien Idriss Deby Itno a décidé la semaine dernière de fournir un soutien militaire au Cameroun et au Nigeria à travers lequel son pays entend se prémunir lui-même contre le terrible phénomène.

Pour l’opérationnalisation du dispositif militaire conjoint en cours de formation, une réunion de sécurité se tient ce mercredi à Maroua, en présence du secrétaire général de la présidence camerounaise, Ferdinand Ngoh Ngoh, et du chef d’état-major des armées camerounaises, le général René Claude Meka, a appris Xinhua de source sécuritaire.

Cette réunion à laquelle prennent part deux généraux tchadiens chargées de conduire les troupes au Cameroun permettra d’élaborer le mode d’opération des deux armées, a indiqué cette source. “Peut- être des nominations vont suivre, pour relever le niveau du commandement militaire du Cameroun, actuellement dirigé par des colonels”.

C’est un acte qui consistera à désigner les dirigeants militaires camerounais chargés de la coordination de l’opération conjointe avec le Tchad, dans la mesure où le principe voudrait que cette charge ne soit pas confiée à une armée étrangère, même si elle vient à soutien, explique-t-on.