BRAZZAVILLE – Le président centrafricain François Bozizé est arrivé lundi à Brazzaville pour un entretien avec son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la crise entre Bangui et la rébellion du Séléka, a constaté un journaliste de l’AFP.

François Bozizé a été accueilli à l’aéroport par Denis Sassou Nguesso, et les deux chefs d’Etat se sont ensuite dirigés vers le palais présidentiel.

Dans le cadre de cette visite officielle, le président congolais va échanger avec son homologue sur la crise qui déchire son pays, a indiqué à l’AFP une source à la présidence congolaise.

Denis Sassou Nguesso doit assurer une médiation à Libreville entre le gouvernement centrafricain et la coalition rebelle du Séléka qui a pris les armes le 10 décembre et controle une grande partie du pays.

Le début du dialogue de sortie de crise était initialement prévu mardi. Mais le porte-parole de la coalition Séléka, Eric Massi, tout en se déclarant prêt à y participer, a souhaité dimanche un report pour mieux se préparer. Il a continué d’exiger le départ du président Bozizé, au pouvoir depuis 2003.

Les rebelles du Séléka ont pris deux nouvelles villes samedi et se trouvent, selon le gouvernement, à 12 kilomètres de Damara, dernier verrou situé à 75 km au nord de Bangui et où est stationnée la force d’interposition d’Afrique centrale (Fomac).

Nous devons oeuvrer inlassablement à la consolidation de la paix en République Centrafricaine, en amenant le gouvernement et la rébellion armée au dialogue, avait déclaré plus tôt dans la journée Denis Sassou Nguesso, lors d’une cérémonie de voeux à une centaine de diplomates accrédités au Congo.

C’est ici l’occasion d’inviter la communauté internationale à soutenir les efforts de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) en vue de restaurer la stabilité nécessaire au développement de ce pays frère, a ajouté le dirigeant congolais, dont le pays est membre de la CEEAC.

Votre implication personnelle dans la tenue de ces pourparlers (…) témoigne de votre profond attachement à la cause de la paix dans la sous-région, avait répondu lors de cette cérémonie l’ambassadrice de Centrafrique Charlotte Fayanga

Votre riche expérience de médiateur, nous en sommes certains, pèse de tout son poids dans les différentes initiatives prises ici et là pour trouver des solutions durables aux différents conflits qui minent l’Afrique, avait ajouté l’ambassadrice, doyenne du corps diplomatique.

Outre le cas de la Centrafrique, le dirigeant congolais a évoqué celui de la République démocratique du Congo voisine: l’armée congolaise affronte depuis mai dans l’est le Mouvement du 23 mars (M23), une rébellion que l’ONU dit soutenue par le Rwanda et l’Ouganda – ce que nient ces pays.

Il est bon, comme cela se fait actuellement, de s’appuyer sur la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs pour promouvoir un règlement qui préserve la paix et la sécurité dans la région, ainsi que la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC, a insisté Denis Sassou Nguesso.

(©AFP / 07 janvier 2013 14h29)