Culture : La peinture corporelle anglifiée body painting est une forme d’art à la mode chez les artistes ces dernières années et quelques-uns au Tchad l’ont embrassée.

Dans l’antiquité, le body painting occupait une place de choix dans la vie spirituelle et sociale de certains peuples. Il était présent dans la majorité des cultures tribales et sa présence est plus visible lors des célébrations des étapes importantes telles que le mariage, les combats dans les arènes, les rituels, l’arrivée à l’âge adulte. A l’étape naturelle, le corps est peint en argile.
Aujourd’hui à la mode et maniable facilement, la peinture corporelle se différencie des tatouages et des scarifications par le fait qu’elle est singulièrement temporaire. Elle ne dure sur le corps que 24 h ou tout au plus une semaine.

Comme un vin, la peinture corporelle a pris de l’âge, s’est rattachée au plaisir personnel et depuis peu, aux  performances artistiques pour donner forme à une nouvelle expression. Elle permet à un artiste de se vendre en arborant sur des dessins, des thématiques liées à la beauté, à la dénonciation, à une rage quelconque ou à la valorisation d’un idéal. De nombreux artistes africains utilisent cet art qui émane de l’Afrique. A l’exemple de la chanson “Shekere”, une collaboration entre la native du Nigeria Yemi Alade et la voix transperçante d’Afrique, la béninoise Angélique Kidjo. Une
chanson dans laquelle l’Afrique est célébrée sous sa forme folklorique ou encore le dernier titre du Congolais Robinho Mudibu, ”Goûter Goûter”.

Mais la particularité est celle des artistes tchadiens qui ont su embrasser le concept.
Dans le clip ”Vaudou Trap” de l’artiste Anonyme, le body painting a servi d’expression pour réclamer les victoires de l’Afrique. Le texte rapporte les exploits du douzième roi d’Abomey Behanzin face aux colons, la bataille de Nelson Mandela contre l’apartheid…


D’un autre côté, Afrotronix magnifie la femme africaine dans son titre ”Solal”. Ici, il met en exergue la beauté, l’élégance de la femme noire avec un grand zoom sur ce maquillage corporel outre le fait que le principal thème soit la bravoure d’un jeune prêt à tout pour sa coqueluche.

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Un peu plus loin dans les making off du rappeur Sultan, publiés sur la page de son projet “Sur les empreintes des Sao”, l’expression remémore le vécu des Sao, ancêtres des Tchadiens sous les couleurs de la peinture corporelle. Plusieurs autres artistes utilisent la peinture corporelle pour divers projets.


Il faut dire que les artistes tchadiens n’ont pas fini de nous dispatcher des messages par ce canal redécouvert.