Un litige foncier oppose depuis des années, les villages Tchaga et Moudo, dans le canton Man-Mafé, département du Fitri, province du Batha. Par un point de presse, le 29 mars dernier, le conseil du village Tchaga, sollicite l’intervention des plus hautes autorités pour la résolution de ce conflit qui risque de s’éclater.

Depuis quelques années, les villages Tchaga et Moudo, dans le canton Man-Mafé, département du Fitri, province du Batha, se regardent en chien de faïence à cause d’une zone dénommée Tamarané, composée de 100 champs.

A ce jour, les différentes interventions des autorités locales et de la justice pour départager les deux villages n’ont abouti à aucun règlement définitif du litige. Plus déplorable encore, informe le conseil du village Tchaga, Me Djobelsou Djinga, les rivalités autour de ces terres se sont accentuées ces dernières années avec la nomination de sieur Abakar Ramadane Souleymane comme chef de Canton de Man-Mafé. « Au lieu d’œuvrer, en sa qualité d’autorité traditionnelle et gardien du patrimoine coutumier local, pour que les villages de son canton qui sont Gala, Tchaga, Moudo et Arti-Ardébe, cohabitent pacifiquement et cultivent paisiblement les terres qui leur appartiennent, ce dernier ne fait que les opposer les uns contre les autres », accuse Me Djobelsou Djinga. Il ajoute que le chef de canton de Man-Mafé a affiché son parti pris en arrachant les terres appartenant aux habitants du village Tchaga pour attribuer à ses “partisans”.

Le conflit a pris une autre ampleur le 4 septembre 2021 avec la mort par arme à feu du nommé Mahamout Hassan Ahmat et blessant au passage Hissein Mahamat Haroun, tous deux, du village Tchaga. Au vu de ces faits qui mettent en mal la cohabitation pacifique dans ces villages, Me Djobelsou Djinga, conseil du village Tchaga, demande la mise sur pied d’une commission composée des notables du Sultan du Fitri et de l’administration locale afin de trouver une solution définitive au conflit foncier qui oppose les deux villages, avant l’arrivée des pluies. Aussi, demande-t-il l’ouverture d’une enquête administrative et judiciaire pour situer la responsabilité du chef de canton de Man-Mafé dans la gestion dudit conflit. Enfin, Me Djobelsou Djinga, appelle les autorités à faire tout pour récupérer l’arme ayant servi à tuer Mahamout Hassan Ahmat et blesser Mahamat Haroun, afin de rassurer la population et soulager la famille du défunt et partant, tout le village Tchaga.

Contacté par Tchadinfos, le chef de canton de Man-Mafé mis en cause, Abakar Ramadane Souleyman, balaie d’un revers de la main les accusations portées contre sa personne. « Ce problème a été réglé avec le chef de canton de Fitri depuis 2015 alors que je suis élu en 2018. Je ne suis ni de près ni de loin impliqué dans cette affaire », se défend-il.

Sabre Na-ideyam