Baga Sola, l’une des grandes villes de la province du Lac, où sont notamment installés des bureaux d’une trentaine d’ONG nationales et internationales en soutien aux déplacés et réfugiés, ne bénéficie pas des services de la Société nationale d’électricité (SNE). 

Baga Sola, la bourgade d’hier se métamorphose peu à peu. Avec l’intensification des attaques terroristes de ces dernières années dans les localités voisines de la ville et même en son sein, provoquant un afflux des déplacés et réfugiés, de nombreuses organisations humanitaires y ont construit leur bureau. 

En s’élargissant, les activités humaines, naturellement, ont évolué. C’est sans compter sur la Société nationale d’électricité (SNE) qui est absente de la localité. C’est à Bol, à plus de 60 kilomètres de Baga Sola, qu’elle farce. 

Les boutiques, les cabines téléphoniques, et les habitations des particuliers doivent se débrouiller. Chacun s’arrange comme il le peut. Un peu partout à Baga, les panneaux solaires sont installés sur les toits des maisons, le climat tropical aidant. Les lampes solaires distribuées par les ONG soulagent encore certains ménages. 

Les groupes électrogènes ronronnent aussi à longueur de journée. Là encore, les prix du carburant sont en hausse. Un litre d’essence est à 650F. Voire plus. Des opérateurs justifient cette surenchère par le mauvais état de la route. Pour acheminer les citernes et les entretenir, il faut payer plus. Certaines populations de Baga y voient plutôt la présence en nombre des ONG, laissant croire que le fric circulerait à flot. 

Certains moins nantis, par coup de chance car voisins aux autorités, profitent de l’électricité fournie par leurs générateurs, à des heures bien indiquées. Il faut donc mettre de côté certaines occupations, rallier son domicile, au pas de course, pour recharger les batteries des appareils téléphoniques, ordinateurs, etc. 

La ville de Baga Sola s’étend. Il est certain. Cependant, peut-elle vraiment se développer sans l’énergie d’une société dite nationale ? Continuera-t-elle à dépendre des groupes électrogènes, que l’on sait, lorsqu’ils doivent fonctionner 24H/24, est hors de prix ? Que dire de l’achat et de l’entretien des panneaux ? Les populations ne sont-elles pas exposées aux extrémistes, puisque sans perspectives locales meilleures ?