Le Tchad d’hier, est-il le même que celui d’aujourd’hui sur le plan éducatif ? Même si la baisse ou l’absence de niveau caractérise les élèves de nos jours, il faut reconnaitre que, la scolarisation d’une manière générale, et, en particulier, celle des filles, est en hausse. Le nombre des candidates filles au baccalauréat, cette année, est encourageant. 30% du nombre global des candidats, sont des filles. « C’est une grande avancée », se réjouit un enseignant du secondaire. Même le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, professeur Mackaye Hassane Taïsso, reconnait que « c’est un record ».

Pourquoi 30% est un record ?

En effet, au Tchad, laisser les filles fréquenter l’école a été toujours un défi. Tant les parents sont réticents à laisser les jeunes filles aller à l’école à cause des cultures, des traditions ou de la situation sociale (manque des moyens). Et parfois, celles qui partent n’arrivent pas à franchir une barre haute. Très souvent, soit, elles ne finissent pas le cycle primaire, soit elles n’atteignent jamais la classe de terminale. Les filles sont les premières à être retirées de l’école en cas de difficulté financière. « Après tout, une fille partira fonder un foyer ailleurs, alors que les garçons agrandissent la famille du père », explique, un père de famille. Comme ce chef de famille, beaucoup des parents ne croient pas à la réussite d’une fille à l’école. Mais, de nos jours, les habitudes ont changé. Dans une salle de classe, surtout au primaire, le nombre des filles talonne de plus en plus les garçons.

Au secondaire, les filles sont nombreuses dans les classes littéraires que scientifiques. « Depuis six ans, j’enseigne les classes de terminale A. J’avoue que les filles sont de plus en nombreuses » confie un enseignant. Dans les centres de formation de santé, de l’enseignement, de la police, dans les instituts et universités, les filles sont toujours présentes. Les associations et les ONG, ont toujours décrié le faible taux de scolarisation des filles au Tchad. « Nous pensons qu’il y a une réelle prise de conscience. Les filles qui fréquentent sont respectées. Elles ont même une bonne place au sein de leur famille », souligne un enseignant.

La scolarisation pour tous, fait partie des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Dans un rapport, une association locale relève que, la faible qualité de l’éducation, l’extrême pauvreté, les inégalités structurelles et les violences faites aux femmes et les filles sont autant des facteurs qui ne permettent pas d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Un responsable d’une association œuvrant dans le domaine de l’éducation mentionne que, depuis le sommet de Dakar en 2000 consacré à l’éducation, des grands efforts ont été réalisés dans toute l’Afrique. D’après lui, de nos jours, plus de 22 millions de filles en Afrique Subsaharienne vont à l’école et le taux très élevé de la disparité entre filles et garçons tend à diminuer. La situation s’améliore au Tchad. Mais, le taux de 30% des filles candidates au baccalauréat doit être renforcé et amélioré. Les filles ne sont pas que des futures ménagères. Elles sont de nos jours, présidente de la République, ministres, entrepreneurs, décideurs… Bref, les filles comptent.