Le député Saleh Kebzabo qui est dans la ligne de mire du Garde des Sceaux reçoit le soutien de ses collègues députés.  La menace de poursuite judiciaire qui plane sur lui à la suite des propos qu’il a tenus lors de son dernier déplacement au sud du pays est en train de s’estomper. Sa poursuite n’est qu’un bluff.

Depuis quelques jours, la nouvelle fait l’objet des conversations dans toutes les chaumières et surprend plus d’un Tchadien.  L’initiative du ministre de la Justice n’est pas du goût de tout le monde. Aujourd’hui, il est désavoué en quelque sorte par les partisans du pouvoir à tous les échelons.  Aucune autorité n’est prête à sceller judiciairement le sort du député Saleh Kebzabo, président de l’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR) pour avoir tenu des ”propos incendiaires” lors de sa dernière tournée dans la zone méridionale.  

Il se raconte que le leader de l’UNDR aurait tenu des rencontres avec des jeunes et les aurait incité à s’organiser et à se tenir prêts pour répondre aux provocations des éleveurs qui ne cessent de semer la désolation au sein de nos populations. Lorsque la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a été alertée, elle a réagi en recadrant le dirigeant de l’UNDR qu’il faut éviter de tenir ce genre de propos.  S’agissant des informations qui faisaient état des poursuites judiciaires qui seront engagées contre lui, la CNDH s’est insurgée et a estimé que cela ne mérite une poursuite judiciaire.   Beaucoup de voix s’élèvent pour dire que nous sommes à quelques mois des élections, il ne sert à rien de créer des tensions inutiles. Il faut dire que dans les rangs des militants du parti au pouvoir, certains tiennent mordicus à avoir la peau de ce député empêcheur de tourner en rond.  Alors que le Tchad est à un tournant de son histoire politique, c’est pourquoi les militants du MPS ne veulent pas que l’on fasse gratuitement la publicité du député de Léré à l’orée de ces grandes échéances qui se profilent à l’horizon. Ils exhortent ceux qui menacent de solder les comptes de M. Kebzabo de se ressaisir et de mettre de l’eau dans leur vin.

Ces barons estiment qu’ils sont sur un terrain politique et il faut également riposter sur le terrain politique en vue de clouer le bec de ce vieux briscard de la politique tchadienne.  Et enfin, ces militants qui croient dur comme fer qu’il ne sert à rien d’offrir une opportunité à l’opposition en panne d’imagination de rebondir disent à qui veut les entendre que Kebzabo n’est pas un ovni politique. Il faut le laisser tranquille.

Cette démarche ne fera pas recette assènent certains membres influents du Bureau Politique National (BPN) du Mouvement Patriotique du Salut (MPS). Pour eux, il faut le coincer sur le terrain et mettre à nu sa stratégie et montrer que les propositions faites par le président de l’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR) ne sont pas de nature à favoriser la cohésion sociale, la concorde nationale, la cohabitation pacifique et le vivre –ensemble. D’ailleurs une mission du MPS est en train de suivre les traces du leader de l’UNDR où elle balaie d’un revers de la main les propos du président Saleh Kebzabo.

À en croire le dernier développement de la situation, la missive du ministre de la Justice ne va pas prospérer. Ceux qui veulent faire voir le député Saleh Kebzabo de pas mûrs et des pas verts n’auront que les yeux pour pleurer.  L’option des colombes de répondre sur le terrain politique a pris le dessus sur celle des faucons qui veulent à tout prix en découdre avec le député de l’UNDR.

Narcisse MBainadji Laldjim