Les musulmans du Tchad ont célébré le vendredi 15 juin 2018, l’Aïd El Fitr qui marque la fin du mois de Ramadan. Comme à l’accoutumé, la fête a été marquée par une grande prière, sanctionnée par un sermon. Le chef de l’Etat Idriss Déby Itno a accompli son devoir religieux à la grande mosquée Roi Fayçal de N’Djaména.

Dans la capitale tchadienne, les oulémas des différentes mosquées, ont axé leurs sermons sur divers thèmes d’actualité. Beaucoup ont abordé des thèmes tels que : la corruption, le détournement des deniers publics, la sécurité, la paix, l’unité nationale, bref toutes les mauvaises pratiques qui ont pour conséquence, le calvaire actuel du peuple tchadien.

A la grande Mosquée Roi Fayçal, en présence du président de la République, l’imam Ahmat Annour Mahamat Al-Hélou exhorte les fidèles musulmans tchadiens à promouvoir la paix, la cohabitation pacifique et l’unité entre les fils du Tchad. Il insiste sur le respect des principes de l’islam et à la gestion de la chose publique. Le mufti Ahmat Annour Mahamat Al-Hélou précise que : « tout musulman qui utilise frauduleusement le bien public est dans le péché ». Dans les autres mosquées que nos équipes ont sillonnées, les sujets abordés sont presque les mêmes. Certains imams sont allés plus loin dans les détails sur d’autres thèmes.

En ce qui concerne la corruption, l’imam de Markaz de Diguel a qualifié cette pratique de dangereuse et anti islam. Des versets coraniques et des paroles prophétiques à l’appui, l’imam de cette mosquée attire l’attention des fidèles sur le caractère prohibé de la corruption. Selon lui, la souffrance actuelle des Tchadiens caractérisée par la cherté de vie, manque d’argent, etc. tire son origine de cette pratique. Le détournement des deniers publics n’a pas également été perdu de vue. Les oulémas conseillent les fidèles musulmans d’abandonner cette pratique. Car, 1 franc détourné appartient à tous les Tchadiens.

D’après certains imams, si ces pratiques perdurent, il n’y aura ni paix, ni sécurité. « Dieu n’est pas avec le peuple injuste », étaye un imam. Après la grande prière, comme le veut la tradition musulmane, les fidèles se rendent visite, partagent des cadeaux et la fête se poursuit pendant trois jours.