Soupçonnée au Tchad depuis 2016, la chenille légionnaire de son nom scientifique Spodoptera Frugiperda a été observée à la station de l’ITRAD (Institut tchadien de recherche agronomique pour le développement) à Gassi en Juillet 2017, puis dans les autres régions du pays. C’est le résultat d’une étude de prospection sur cet insecte du maïs et du sorgho effectuée en janvier 2018 dans 14 régions du pays.

Un comité de veille a été mis sur pied pour collecter des informations relatives à l’espèce, évaluer les dégâts causés sur les sites infestés, collecter des échantillons de larves et réaliser la cartographie spatiale de la chenille au niveau national.

Les régions concernées par cette étude sont : le Chari-Baguirmi, le Hajer Lamis, le Lac, le Logone Occidental, le Logone Oriental, le Mandoul, le Moyen Chari, le Guera, le Salamat, le Sila, et le Ouaddaï. A l’issue des études sur le terrain, 18 échantillons ont été prélevés et envoyés dans un laboratoire au Bénin par le comité de veille. Les résultats après analyse ont montré que les régions du Chari-Baguirmi, du Mandoul, du Lac et du Sila sont infestées par la chenille légionnaire. Les pertes engendrées par cet ennemi de la culture sur le maïs le sorgho sont à hauteur de 25 % dans le Chari-Baguirmi, 17 % dans le Lac, 49,4 % dans le Mandoul et 22,5 % dans le Sila.

Les équipes de prospection, au vu des dégâts ont relevé dans leur rapport des recommandations pour apporter une réponse efficace pour les prochaines campagnes agricoles. Elles demandent une augmentation du  temps de formation pour le Comité national des prospections dès la mise en culture dans toutes les régions du pays ; la prise en charge des chefs de bases phytosanitaires lors des prochaines  missions; l’implication du Comité Régional d’Action dans la remontée de l’information sur la Chenille légionnaire.