L’abolition de la peine de mort le 28 avril dernier par les représentants du peuple continue à avoir des réactions. La Fiacat (Fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture) et l’Acat Tchad, dans un communiqué publié le 29 avril, ont salué la décision.

« Le 28 avril 2020 restera une date mémorable pour les Tchadiennes et les Tchadiens : celle du vote par l’Assemblée nationale de l’abolition de la peine de mort » dit la Fiacat. Le mardi 28 avril, l’Assemblée nationale tchadienne à aboli la loi 34 /PR/2015 du 05 aout 2015. Cette volonté de mettre fin à cette loi qui porte sur la répression terroriste au Tchad à une peine de mort pour les auteurs de crimes terroristes a été saluée de part et d’autres.

Dans un communiqué publié le 29 avril, le Fiacat et l’Acat Tchad ont félicité le vote des députés. « Cette décision est d’autant plus historique, qu’elle s’est faite au cours de l’examen d’un projet de loi portant sur la répression des actes du terrorisme, à l’unanimité », a laissé entendre le communiqué.

Pour le président de l’Acat Tchad, Salomon Nodjitoloum, « l’abolition de la peine de mort pour les crimes de terrorisme est l’aboutissement de la lutte de son organisation et de tous les abolitionnistes du monde ». Il ajoute qu’en prenant cette décision courageuse, malgré la recrudescence des actes de terrorisme, le Tchad rejoint la tendance mondiale abolitionniste.

Rétrospective sur loi 34/PR/2015 du 05 aout 2015

En promulguant le 8 mai 2017 le nouveau code pénal, le Tchad avait abrogé la peine de mort, sauf pour les infractions liées au terrorisme. La loi 034 du 5 août 2015 portant répression des actes de terrorisme faisait planer la peine capitale pour un nombre important de crimes. « Si aucune exécution ni condamnation n’ont été recensées en 2019, quatre personnes condamnées en 2018 étaient toujours détenues dans les couloirs de la mort dans des conditions déplorables et maintenues dans un lieu secret à l’écart des autres prisonniers », a indiqué les auteurs du communiqué.

Pour les deux organisations, au-delà de « l’excellente nouvelle que représente l’abolition de la peine de mort au Tchad, il s’agit d’une grande victoire remportée par la société civile abolitionniste tchadienne, notamment l’ACAT Tchad, qui a maintenu une pression constante par le biais d’actions de plaidoyer auprès des autorités ».

Une abolition dans un contexte de la résurgence terroriste

C’est pendant que les terroristes font volt face que la peine de mort est abolie. « Alors que l’on assiste ces dernières années à une résurgence de la peine de mort dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, que de nombreux pays dans le monde maintiennent la peine de mort dans leur législation pour des crimes liés au terrorisme, le Tchad, pourtant menacé par le groupe djihadiste Boko Haram, montre qu’une voie abolitionniste est possible ».

Pour la Fiacat et l’Acat Tchad, « le combat abolitionniste ne s’arrête pas là, il faudra encore sécuriser l’abolition de la peine de mort au Tchad afin d’éviter tout retour en arrière ». C’est ainsi qu’elles ont encouragé les autorités tchadiennes et les appellent à poursuivre leurs efforts inscrivant l’abolition de la peine de mort dans la constitution.