JUSTICE – 24 heures après la libération de l’ancien président tchadien, Hissène Habré, l’Association des victimes de son régime condamne sa mise en liberté provisoire. Elle désapprouve cette décision de la justice sénégalaise et qualifie que le moment n’est pas opportun.

« C’est très pénible pour nous d’apprendre que quelqu’un qui nous a fait tout le mal du monde puisse être libéré, ne serait-ce que provisoirement », c’est ainsi que le président de l’Association des victimes du régime d’Hissène Habré, Clément Abaifouta a rétorqué ce mardi 7 avril suite à la libération de l’ancien chef de l’Etat tchadien.

Le lundi 6 avril, Hissène Habré a bénéficié d’une libération provisoire de 60 jours par la justice sénégalaise.  Selon l’administration pénitentiaire de ce pays, l’homme de 77 ans est “exposer à un risque de contamination au Covid-19.”

Pour le président de l’Association des Victimes de son régime, vu le poids de la misère, de la souffrance, de la douleur qu’a imposées Hissène Habré, il n’est pas opportun qu’il soit libéré.

« J’estime que l’Afrique ou le président sénégalais vient de tourner le dos aux victimes. Même si c’est une raison, ce n’est pas une raison suffisante », rejette-t-il.

« Combien de personnes de 70 ans Hissein Habré a fait exécuter ? Que Hissein Habré a enfermé et qui sont morts par asphyxie ? Combien de gens de 70 ans, de 80 ans Hissein Habré a emprisonnés et a fait torturer ? Pourquoi ça doit être lui ? C’est un paradoxe qui me surprend plutôt », a martelé Clément Abaifouta.

Les victimes du régime, d’Hissène Habré, réclament un dédommagement estimé à 7 milliards de francs CFA depuis la condamnation de l’ancien président tchadien. L’ex-homme du Tchad a dirigé, le pays de 1982 à 1990. Il a été jugé et condamné à la perpétuité par les chambres africaines extraordinaires à Dakar, en 2017 pour crime de guerre et crime contre l’humanité.