le 4 novembre 2019, Bonheur Manayal est mort de suite d’un tir du cortège du président de l’Assemblée nationale.  Un an après sa mort, son père lutte pour obtenir réparation.

Il règne un calme lugubre. Sous un arbre, au cœur de la concession, le père de Bonheur Manayal est installé. Devant lui, une table de fortune sur laquelle sont déposés un carnet et un Bic. Son regard est toujours accablé par la mort soudaine de son fils, le 4 novembre 2019. Ce dernier a été victime d’un tir du cortège du président de l’Assemblée nationale. Évacué d’urgence à l’hôpital général de référence nationale, le jeune homme a fini par succomber de suite de ses blessures. Sa mort a provoqué une vive contestation à N’Djamena.  

Un an plus tard, Manayal Naoutengar juge, ce 6 novembre 2020, que la justice n’est pas rendue.  “Après la mort de mon fils, un comité a été mis en place. Sa mission était de dialoguer avec l’Assemblée nationale”, situe-t-il d’emblée. Aussitôt, explique-t-il, les discussions ont été amorcées et les choses évoluaient bien. Suite à ces pourparlers, il précise que l’institution parlementaire s’est engagé à prendre en charge les trois enfants du défunt pendant 21 ans.

Subitement, l’Assemblée nationale informe le comité qu’elle n’est plus responsable de l’affaire. “Que désormais, nous allons dialoguer avec État et nous devons nous référer au ministre de l’intérieur et secrétaire d’État à la présidence“, explique-t-il. Mais, à en croire Manayal Naoutengar, il n’y a rien eu depuis lors.

En août 2019, le présumé auteur de la mort de Bonheur est jugé et condamné à un an de prison ferme. La justice l’a condamné également à verser 25 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêt. “Curieusement, l’Assemblée nationale a cassé le jugement rendu. elle a argumenté que l’officier en question était en mission commandée. Alors il ne doit payer les dommages et  intérêt et c’est à l’État de le faire“, peine-t-il à croire tout en confiant que de là, l’affaire est restée sans suite.

Pour l’instant, Manayal Naoutengar tente de faire vivre les deux veuves et les trois orphelins de son fils avec son salaire d’enseignant.