YAOUNDE, 21 janvier (Xinhua) — Un groupe de militaires tchadiens a fait irruption mardi soir à Kousseri, ville camerounaise frontalière de la capitale tchadienne N’Djamena, où il est allé s’en prendre violemment à une équipe de la police camerounaise accusée de rançonnement à l’égard de voyageurs tchadiens sur le pont N’Guéli reliant le Cameroun et le Tchad, a rapporté mercredi à Xinhua une source sécuritaire.

Depuis 2006, avec le Congo-Brazzaville et la République centrafricaine (RCA) avec lesquels ils composent la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), formée en outre du Gabon et de la Guinée équatoriale, le Cameroun et le Tchad pratiquent la libre circulation qui permet à leurs citoyens respectifs de voyager dans l’un et l’autre pays sans être soumis à l’obtention d’un visa.

Cette mesure comporte une exigence de possession d’un passeport pour les voyages par avion, contrairement aux déplacements par la route qui bénéficient d’une souplesse administrative, de sorte que la traversée du pont N’Guéli se fait sans restriction.

L’intervention des militaires tchadiens pour protester contre le rançonnement présumé décrié de la part des forces de l’ordre camerounaises a dégénéré en un accrochage, finalement maîtrisé sans qu’aucun dégât n’ait été enregistré, selon les informations communiquées à Xinhua de source sécuritaire.

Les mêmes accusations ont aussi été entendues ces derniers temps à propos des services de sécurité tchadiens à l’égard de voyageurscamerounais, obligés pour ceux en provenance de Maroua, la principale ville de l’Extrême-Nord, de faire un long détour par Bongor, dans le Sud du Tchad, suite à une interruption de la circulation routière due aux mines antipersonnel posées par Boko Haram.

L’incident de Kousseri n’a cependant pas d’effet sur le déploiement en cours des forces tchadiennes dépêchées par les autorités de N’Djamena en soutien à l’armée camerounaise pour la lutte contre la secte islamiste nigériane.