A N’Djamena, les coupures d’eau sont récurrentes. C’est le cas dans certains parages du quartier Moursal.

Outre le récurrent problème d’électricité avec ses délestages intempestifs, baisse ou surtension, celui de l’eau vient corser l’addition. “Dès qu’il y a délestage, s’ensuit systématiquement coupure d’eau. On ne comprend plus rien, pourtant l’eau est plus indispensable…’’, s’offusque Bila, mère de famille vivant à Moursal. Dans son carré, les coupures d’eau impacte le quotidien des habitants.

Rue 5031, des obsèques obstruent le passage. Les femmes et les enfants sont obligés de faire plus de 500 mètres pour arriver au seul forage de ces parages afin de se ravitailler en eau. “Il n’y a pas d’eau depuis des jours. L’eau ne vient que tardivement la nuit, s’égouttant lentement comme du Argui (breuvage traditionnel distillé)’’, informe la dame. Des seaux sont placés sous la pompe selon l’ordre d’arrivée formant une interminable file.

L’attente est longue et provoque régulièrement frustrations et disputes entre les enfants. Mais, il n’est pas rare d’entendre des femmes adultes se lancer des invectives. Les enfants se lèvent désormais à 4h du matin pour réserver de l’eau pour la toilette, la lessive et la vaisselle.

Les colporteurs se frottent les mains

Comme l’occasion fait le larron, les vendeurs d’eau dans les bidons ne se plaignent pas, bien au contraire. Leur business “marche comme sur des roulettes’’. Ils n’autorisent plus les riverains à utiliser leur fontaine d’eau située au bord du goudron, à côté de l’école primaire publique communément appelée ”Chigne”. Unanimement, ils refusent désormais de vendre leur bidon d’eau par unité ou détail. “Soit vous prenez le tout ou la moitié du pousse-pousse, soit rien du tout…’’, dit l’un d’eux. Un riverain, des plus généreux, laisse ses voisins prendre de son eau quand son vigile déballe le tuyau pour arroser la haie de fleurs de sa devanture. Les abonnés de la STE (Société tchadienne des eaux) de ce secteur redoutent le pire car ce problème commence habituellement pendant la saison chaude. Mais cette année, il commence en pleine fraicheur.                                

BACTAR Frank I.